Tout va très bien, Madame la Marquise! Mais la réalité n'est pas aussi reluisante. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, n'est pas du tout inquiet à propos de la rentrée universitaire prévue à partir du 4 octobre prochain. En rassemblant les chefs d'établissement universitaire, hier au siège de son département à Alger, le ministre a déclaré qu'il n'est «pas surpris par rapport au taux de réussite au baccalauréat». Selon ses dires, il a commencé à préparer cette rentrée depuis le mois d'octobre 2007. «Nous avons étudié toutes les hypothèses et tous les pourcentages probables de réussite au Bac ont été pris en considération», a déclaré M.Harraoubia en marge de cette rencontre. Son département a réalisé plus de 113.000 nouvelles places pédagogiques, comme il a bâti et aménagé 46 bibliothèques universitaires et deux auditoriums. Au total, l'Université algérienne comprend plus de 1.115.000 places pédagogiques. A en croire la logique du ministre, ce nombre de places suffit largement au nombre d'étudiants qui est de 1.170.000. Toujours selon la logique de M.Harraouabia, les universités algériennes peuvent contenir plus de 2.230.000 étudiants, du moment que «chaque place pédagogique peut servir 2 fois par jour». L'étudiant algérien ne peut étudier donc qu'une demi-journée à bien suivre le ministre. En matière d'hébergement, 50% des étudiants sont logés dans des résidences universitaires. Concernant l'encadrement, près de 6000 nouveaux postes budgétaires pour le recrutement de maîtres-assistants et 7000 postes de formation en magister ont été dégagés selon le responsable du secteur. Tout va très bien, Madame la Marquise! En écoutant les paroles du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les étudiants n'ont pas à ce soucier. Pourtant, la réalité est tout autre ailleurs! Commençons par les retards et les mouvements de grèves qui ont perduré dans certaines universités, été provoqué par les enseignants et le staff administratif. A Tizi Ouzou, par exemple, certains départements n'ont étudié qu'un semestre. Certains étudiants sont en train de passer leurs examens de synthèses au lieu de ceux des rattrapages et l'année universitaire ne commencera, pour ces étudiants, qu'à la mi-novembre. Pour ce qui est de la restauration, les étudiants de la cité universitaire Taleb, Abderrahman se lamentent au quotidien, les queues qu'ils sont astreints de faire. Plus d'une heure Concernant l'encadrement des étudiants, M.Harraoubia a omis de signaler que des dizaines de milliers de cadres, intellectuels et scientifiques ont fui le pays entre 1992 et 2006: «Une véritable hémorragie» a cause du marasme qui traîne dans des universités.