Demain sera décisif pour les candidats à la députation. Les urnes rendront leur verdict. La campagne électorale s'est achevée lundi. Rétrospective. Trois semaines pour convaincre. Des discours tantôt blafards, parfois insipides, mais pleins d'amalgames et de contradictions. Autant d'explications, de projets, de programmes et de promesses. Pour la wilaya d'Oran, c'est plutôt son statut nostalgique d'El Bahia qui a été le fil conducteur. Un atout gagnant. Statut qui a, durant trois semaines et sans répit, suscité autant de messages. C'est plutôt les dividendes qu'il (statut) rapporte. En revanche, convergent à dire les Oranais, point de mots sur les maux majeurs rongeant El Bahia. «Cette El Bahia, qu'on a trop vantée, on l'a, sciemment ou par insouciance, omise, voire occultée». Il y a ceux qui s'inscrivent dans une ligne à desseins inavoués, d'autres spéculent sur le mauvais sort qui frappe Oran. Celle-ci est tributaire de la négligence de ses gestionnaires. Ils sont plusieurs candidats à avoir soulevé cette situation. Oran fait couler, à chaque escale électorale, beaucoup de salive. Ambitions politiques oblige. Pour convaincre, plein d'artifices ont été mis en place. Des tournois de football, des collations, des bains de foules. On a vu pire encore. «Des cas de baisemains et baise-tête». Mais à Oran, il ne suffit pas d'être jeune et ambitieux pour postuler aux postes de responsabilité. De l'avis d'un vieux: «Il faut plutôt être rusé et malin, surtout mobilisateur et connaisseur des rouages pour pouvoir prétendre à l'immunité parlementaire». Cette immunité est devenue même l'en,jeu du scrutin. Sauf que la société et la rue ne sont pas aussi dupes, ni amnésiques au point de «donner» facilement leurs voix. Les candidats doivent revenir. Le spectre de l'abstention et des sanctions planent. Bulletin nul à l'horizon. «On a trop dilapidé nos voix, et en contrepartie, nous n'avons rien de concret» souligne un jeune universitaire. Cette déception, s'explique par l'image actuelle que donne Oran: banditisme, criminalité, drogue, prostitution, mendicité. Totale déchéance sociale ayant fait oublier aux candidats qu'Oran est réputée pour sa vocation touristique au point d'omettre d'inscrire dans leurs différents programmes, le développement de ce secteur névralgique. C'est tout ce que les Oranais ont retenu d'une campagne électorale insipide, terne et quelconque.