Le 3e round a débuté hier à Manhasset dans la banlieue de New York. Les deux parties en présence négocient depuis lundi, sous les auspices de l'Organisation des Nations unies, l'avenir des territoires occupés du Sahara occidental. Deux protagonistes pour deux projets. Diamétralement opposés. Le Front Polisario se bat pour l'autodétermination du peuple sahraoui par la voie d'un référendum. Son adversaire marocain ne l'entend pas de la même oreille. Il propose un projet de large autonomie sous sa souveraineté. Deux sons de cloche. Deux points de vue érigés en principes sur lesquels s'arc-boutent Sahraouis et Marocains. L'ONU qui a proposé ses bons offices tente de désamorcer la crise. Une bombe à retardement. Le Polisario a en effet menacé en décembre 2007, lors de son 12e congrès tenu à Tifariti, dans les territoires libérés, de reprendre les armes. Le Maroc et le Polisario, sous contrôle de l'Organisation des Nations unies, observent un cessez-le-feu depuis 1991. Il semble avoir atteint ses limites. Le Maroc a occupé le Sahara occidental depuis le départ sans panache des Espagnols en 1975. Une colonisation de fait. Elle dure depuis plus de trente ans...défiant la légalité internationale. Le Front Polisario a affiché ses intentions pour un règlement définitif du conflit. Il a sollicité l'Organisation des Nations unies, la veille du troisième round du coup de starter des pourparlers, pour faire pression sur l'intransigeance des négociateurs marocains. Il est demandé à ces derniers d'observer le respect de la légalité internationale. Une nouvelle fosse commune a été découverte près d'une caserne militaire de la région de Smara, en territoire sahraoui occupé. Des cadavres d'êtres humains ont été accidentellement «exhumés», vendredi dernier, dans le quartier El Aouda. Cela a été rapporté par l'agence de presse sahraouie (SPS). C'est suite à des travaux de terrassement d'un terrain par les autorités d'occupation marocaines que la découverte macabre a eu lieu. «Ces cadavres sont ceux des personnes portées disparues dans les prisons marocaines.» Le comité pour la défense des droits de l'homme à Smara est catégorique. Il exige que toute la lumière soit faite sur l'identité de ces personnes. Les autorités marocaines ont tenté vainement d'empêcher la diffusion de l'événement. Des pressions ont été exercées sur les travailleurs du chantier, a rapporté le comité. Un appel a été lancé aux organisations internationales de défense des droits de l'homme et aux forces démocratiques à travers le monde afin de faire la lumière sur les centaines de disparus sahraouis. Le Royaume hachémite semble rattrapé par ses fantômes, après Tazmamart, Derb Moulay Cherif, Carcel Negra, voilà qu'ils ressurgissent de Smara. Des drames vécus au nom de la liberté.