Des centaines de lycéens des classes terminales de Boumerdès ont emboîté le pas à leurs camarades des autres wilayas, en montant à leur tour au créneau. A l'instar d'autres établissements à travers le territoire national, la grogne des élèves des lycées algérois, a eu un effet boule de neige sur ceux de Boumerdès. Ces derniers ont organisé, hier, une marche pacifique. La marche a été entamée depuis la localité de Boudouaou, exactement du lycée Khaled El Djazaïri, soit près de 10km du chef-lieu de wilaya, pour aboutir devant le siège de la direction de l'éducation. Sur place, les lycéens ont tenu un rassemblement. Des élèves des trois lycées de Boudouaou, qui ont séché les cours pour protester, ont été rejoints par leurs camarades des établissements suivants de Mohamed El Aïd El Khalifa, Draoui et Frantz-Fanon de Boumerdès. Issus de la première promotion de la réforme, les contestataires visiblement inquiets de leur avenir ont voulu attirer l'attention des pouvoirs publics sur leurs préoccupations. D'emblée, les élèves ont affirmé qu'«étant donné le retard enregistré dans les cours dispensés au niveau de leurs lycées et en sus de l'instabilité de l'encadrement, le baccalauréat sera compromis». Et de poursuivre que tout le monde ne pourra pas se permettre des cours de soutien particuliers, vu le manque de moyens de leurs parents et la dégradation du pouvoir d'achat. Haussant le ton, quelques lycéennes iront plus loin, en déclarant: «Alors que leurs enfants sont scolarisés à l'étranger, nous ne sommes qu'une masse de cobayes.» Ils ont peur. Leur avenir est en jeu. Les programmes sont surchargés. Le temps leur fait défaut. Cette action, soutenue également par les lycéens d'Ouled Moussa, qui ont eux aussi débrayé hier, a été précédée par la grogne des lycéens de Dellys, Naciria et Bordj Menaïel. Une délégation restreinte de 8 élèves a été reçue par la directrice de l'éducation, qui a promis de transmettre leurs doléances à qui de droit. Enfin, les lycéens se sont dispersés dans le calme.