La violence physique et sexuelle arrive en tête de ce triste bilan. L'année 2007 a connu aussi 146 cas d'enlèvement de mineurs. La violence contre les femmes et les mineurs inquiète plus que jamais les observateurs. Qu'elle soit verbale, psychologique, physique ou sexuelle, cette violence prend de l'ampleur au point de devenir un fait inéluctable. C'est le constat établi hier, par des spécialistes en la matière, lors d'une conférence de presse tenue au forum d'El Moudjahid. Dans son réquisitoire, Mme Messaoudène, commissaire principale à la Dgsn, a révélé que pas moins de 8277 femmes ont été victimes de tout genre de violences en 2007. Entre le travail d'arrache-pied des services de sécurité et les inquiétudes des assistants en psychologie, la femme algérienne subit et souffre en silence. Chiffres à l'appui, la conférencière a précisé que ce sont la violence physique et la maltraitance à l'égard de cette frange qui s'arrogent la part du lion. La violence sexuelle est reléguée au 3e rang avec 256 cas relevés durant la même année. Cependant, les 20 homicides volontaires commis laissent perplexes tous les experts. En tirant la sonnette d'alarme, l'oratrice a évoqué d'autres formes de violence. «La violence sur l'ascendant connaît une hausse vertigineuse», a-t-elle précisé. Intervenant, M.Mekki, directeur exécutif de la Forem et membre du conseil d'administration de l'Observatoire des droits de l'enfant, a été plus explicite. En guise d'arguments, il a précisé que 51% de cette violence ont été commis par des membres d'une même famille. La violence au foyer conjugale représente, quant à elle, un taux de 22%. Qu'ont-elles fait ces femmes pour être traitées ainsi? Une interrogation qui demeure sans réponse. En insistant sur le fait que la violence psychologique «peut laisser un champ dévasté», M.Mekki n'a pas manqué d'apporter d'autres détails et non des moindres. «49,7% des auteurs de cette violence sont sans profession», a-t-il poursuivi. Leur classification basée sur le niveau d'instruction démontre le rôle indéniable que joue l'école. Il est révélé que 29% des agresseurs sont des analphabètes. Le tableau est peu reluisant. 17% des agresseurs ont respectivement un niveau primaire et moyen. «Moins on est instruit, plus on est violent», explique le responsable de la Forem. D'autre part, il a précisé que cette violence «est un phénomène urbain». Les wilayas d'Alger, Oran et Annaba sont les wilayas où la violence sévit le plus. Evoquant l'aspect juridique, M.Merouan Azzi, avocat à la cour d'Alger, a précisé que plusieurs modifications ont été apportées au Code de la famille. «En cas de divorce, la loi oblige le mari à assurer un logement à son épouse. Assurer une pension alimentaire à l'enfant est une autre urgence», a-t-il précisé. Ainsi, d'autres phénomènes sociaux, telles l'errance et la prostitution, seront évités. L'article 350 bis du Code pénal a connu, pour sa part, des modifications plus restrictives. «Si la victime est une femme enceinte ou une vieille personne, le mis en cause sera sévèrement puni», a insisté l'orateur qui a reconnu que sans des efforts conjugués, l'arsenal juridique s'avère impuissant. Comme une épidémie, la violence s'est étendue aux enfants. En 2007, 4875 mineurs ont été victimes de cette violence, en régression par rapport à 2006, certes, où l'on a enregistré 5076 cas; ces chiffres demeurent menaçants à plus d'un titre. L'année précédente a enregistré également 20 meurtres. «Ce sont des violences sexuelles suivies de meurtre», a précisé Mme Messaoudène. La violence physique et sexuelle arrive en tête de ce triste bilan. L'année 2007 a connu aussi 146 cas d'enlèvement de mineurs. «Ces derniers ont pu rejoindre leur famille», a souligné la commissaire.