Les alliés occidentaux du président géorgien accentuent la pression sur Moscou pour que les troupes russes quittent rapidement le territoire géorgien. L'Occident attendait toujours hier le début du retrait des forces russes de Géorgie promis par le Kremlin après le mécontentement exprimé par les Américains et les Européens, la France menaçant de convoquer un Conseil européen extraordinaire. Les soldats russes contrôlaient toujours hier le principal accès à la ville géorgienne de Gori, à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de la capitale, Tbilissi. Deux soldats russes au poste de contrôle distant de 2km de Gori ont refusé que des journalistes poursuivent leur chemin vers cette ville géorgienne, la plus proche du territoire séparatiste d'Ossétie du Sud qui se trouve à une vingtaine de kilomètres. Un convoi de quatre véhicules du Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) a en revanche, été autorisé à passer le point de contrôle. Plus au nord, à Zaramag, le poste de frontière sur le versant russe de la chaîne du Caucase qui contrôle le passage entre la Russie et l'Ossétie du, Sud, des camions militaires et d'aide humanitaire se croisaient dans les deux sens hier mais les troupes russes ne semblaient opérer aucun retrait massif. A Tbilissi, le président géorgien, Mikheïl Saakachvili a, pour la première fois, appelé à des négociations avec la Russie. Auparavant, a-t-il toutefois prévenu, «nous exigeons le retrait sans délai des forces d'occupation (russes). Ensuite, commençons à réfléchir, à négocier sur la manière d'éviter un divorce définitif entre nos deux pays», a-t-il dit dans un discours hier à la télévision. «La Géorgie ne se rendra jamais, ne tolérera jamais la perte de la plus petite parcelle de son territoire», a insisté M.Saakachvili. Les alliés occidentaux du président géorgien ont, de leur côté, accentué la pression sur Moscou pour que les troupes russes quittent rapidement le territoire géorgien. Le président français, Nicolas Sarkozy, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne, a appelé à un retrait «sans délai» de «toutes les forces russes» entrées en Géorgie depuis le 7 août, affirmant que ce point n'était «pas négociable», dans une tribune parue hier dans le journal français Le Figaro. Et il a mis en garde la Russie: «Si cette clause de l'accord de cessez-le-feu n'était pas appliquée rapidement et totalement, je serais amené à convoquer un Conseil européen extraordinaire pour décider des conséquences à en tirer.» Le président russe, Dmitri Medvedev, a promis dimanche à M.Sarkozy de commencer le lendemain «le retrait du contingent militaire envoyé en renfort aux forces de maintien de la paix russes à la suite de l'agression géorgienne contre l'Ossétie du Sud». La chancelière allemande, Angela Merkel, avait réitéré ses appels au retrait des troupes russes lors d'une visite dimanche à Tbilissi. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a également haussé le ton, en exprimant l'espoir que le Kremlin allait «cette fois-ci tenir sa promesse» et retirer ses troupes lundi (hier). Dimanche soir, le président de la République ossète, Edouard Kokoïty, a limogé son gouvernement et proclamé l'état d'urgence dans cette région rebelle, reprochant notamment à son gouvernement une distribution lente de l'aide humanitaire aux habitants. Par ailleurs, les projets militaires à long terme de la Russie en Géorgie suscitent de nouvelles tensions. Moscou prévoit de déployer dans l'ex-République soviétique des soldats de maintien de la paix dont le nombre n'est pas spécifié, inquiétant les dirigeants géorgiens qui y voient le signe d'une «occupation» à long terme de leur territoire.