Il a exclu toute alliance des partis de la mouvance islamiste dans le proche avenir. Bouguerra Soltani s'est montré catégorique sur la question du retour des anciens émirs de l'ex-FIS à la vie politique. «Au MSP je n'autorise pas l'intégration des anciens émirs de l'ex-FIS dans les rangs du MSP», a déclaré le président du MSP, lors de son passage à la rédaction de L'Expression. Pour M.Soltani, les personnes exclues de la vie politique par les textes de la Charte pour la paix, ne peuvent revenir sur le devant de la scène politique nationale. Cela même si le président du MSP s'est opposé à toute sorte de condamnation permanente. «La condamnation permanente n'existe dans aucun pays à travers le monde.» L'invité du journal qui qualifie le MSP de locomotive de la mouvance islamiste en Algérie, exclut toute «alliance avec les autres formations issues du même courant». «Pour l'instant, on ne peut pas évoquer une alliance autre que la coalition présidentielle. Nous sommes engagés dans une alliance présidentielle réunie autour du Président Bouteflika en vue de son investiture pour un troisième mandat. Après l'élection, il y aura un nouveau discours.» M.Soltani affirme que les portes restent ouvertes pour les autres formations islamistes désirant rejoindre l'Alliance présidentielle. «Nous ne sommes pas contre l'entrée des autres partis, issus du courant islamiste, au sein de l'Alliance présidentielle. Les portes leur seront ouvertes dans le cas où ils manifesteraient leur souhait dans ce sens», a-t-il précisé. Le même interlocuteur a fait savoir, en outre, que son parti n'a pas «marchandé» son entrée dans l'Alliance présidentielle. «Nous n'avons rien demandé et nous ne revendiquons rien. Nous ne voyons pas d'intérêt à avoir cinq ou dix ministres. Le plus important est d'avoir une chance de bâtir l'Algérie. Les cadres du mouvement sont à la disposition du Président dans le cas où il en aurait besoin», souligne-t-il. Le successeur du défunt cheikh Nahnah précise que cette politique ne remet pas en cause les compétences du parti. «Nous avons un réservoir de compétences qui peuvent gérer tous les départements ministériels, y compris le poste de Premier ministre», se réjouit-il. Commentant le rapport du département d'Etat américain qui a «noirci le tableau» sur les questions des droits de l'homme et de la liberté d'expression et de la presse en Algérie, notre interlocuteur estime que ce rapport «porte atteinte à l'Algérie et aux Algériens». «Le rapport américain n'a pas pris en considération les circonstances qu'a traversées l'Algérie. Notre pays a vécu une décennie difficile. Réellement, l'Algérie n'a que dix ans d'expérience démocratique si on exclut les dix années de braise. Mais je dis que nous sommes fiers des libertés acquises par l'Algérie, durant cette période», a-t-il ajouté, tout en soulevant d'autres remarques: «Ceux qui souhaitent faire des rapports sur les libertés en Algérie doivent le faire en prenant en compte les critères spécifiques de l'Algérie. On n'évalue pas la situation en Algérie selon des critères américains.» Pour M.Soltani, les Américains se trompent dans la définition des libertés. «Que signifie la liberté du point de vue américain? On doit se mettre d'accord sur la signification du concept avant de passer à son évaluation. Sinon, où sont les libertés promises par les Américains en Irak et en Afghanistan? De quelle démocratie parlent les Américains qui doutaient de la transparence des élections en Palestine après le plébiscite du mouvement Hamas qu'ils qualifient de terroriste?» C'est avec cette série d'interrogations que l'invité de L'Expression a clôturé ce sujet, quelque peu irrité.