«La tendance est à l'abstention, mais un déclic peut bien se produire», a prédit la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Intervenant, hier, à l'émission «En toute franchise» de la Radio nationale Chaîne III, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a promis de modifier la Constitution. «On va élaborer et modifier la Constitution de sorte que les libertés et les conditions normales de la pratique politique seront consacrées», a-t-elle déclaré estimant qu'à travers cette action, la Constitution rendra la confiance et donnera à la fois la pleine parole au peuple pour choisir son représentant. «Il faut qu'on commence par moraliser la politique et c'est là une occasion pour marquer un tournant décisif dans l'histoire du pays», a-t-elle suggéré. Comment procéder pour y parvenir? Pour la secrétaire générale du PT, la procédure est simple. Il est question dès lors de convoquer une élection libre pour élire une Assemblée constituante qui consacre la volonté du peuple. «Cette assemblée sera dotée de prérogatives allant jusqu'à la révocabilité des élus, y compris le président de la République, qui ne respectent pas leur mandat», a-t-elle expliqué. Mme Hanoune a appelé, dans ce contexte, à transformer cette élection en un référendum populaire. «On constatera que le peuple dira basta à cette situation, basta à ce bicéphalisme qui continue et qui empêche le pays de sortir de l'ornière», a-t-elle soutenu. Pour ce faire, l'invitée de la Chaîne III a proposé, dans un style direct, aux citoyens de soutenir son programme à même de restituer la parole au peuple. Selon elle, l'Assemblée (APN) actuelle ne jouit d'aucune représentativité, à part «nos députés, qui exercent leur mandature». Plus grave encore, les députés qui ne font «rien» ont un statut de fonctionnaires hors normes et ils font plus dans la complaisance à l'égard de l'Exécutif pour ne pas perdre leur siège. Concernant le spectre de l'abstention qui plane sur l'élection et les spéculations qui l'alimentent, la première femme présidentiable de l'Algérie a soutenu que «personne ne peut prétendre connaître le taux de participation». «La tendance est à l'abstention, mais un déclic peut bien se produire», a-t-elle, fait remarquer. Mme Hanoune s'est attardée en outre sur tout ce qui entoure la présidentielle prochaine en insistant sur la nécessité de profiter de ces 33 jours qui nous en séparent pour réunir le maximum de conditions à même d'assurer la réussite l'événement. Ainsi, les sorties médiatiques des candidats à l'élection présidentielle du 9 avril s'intensifient ces derniers jours à la faveur de l'approche du jour J. Dans cette émission, la première dame du PT a réitéré encore une fois, les positions de son parti sur plusieurs autres questions de l'actualité. Sur le plan économique, Mme Hanoune a développé un discours purement socialisant en plaidant pour un système entièrement socialiste. Connue pour ses visions trotskistes, l'intervenante a imputé tous les malheurs de la planète au système capitaliste. Selon elle, toutes les institutions impérialistes dans le monde (FMI, BM...) sont en faillite. Elle a réitéré ainsi ses positions contre l'intégration de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et à la Zone arabe de libre-échange (Zale). Cela avant de souligner l'urgence de la préservation de la souveraineté nationale en protégeant l'économie nationale des dangers qui la guettent. Elle suggère, entre autres solutions, l'arrêt de la privatisation, la récupération de l'argent placé dans des banques étrangères pour l'investir dans différents secteurs d'activité à l'intérieur du pays. Enfin d'autres questions ont été abordées par Mme Hanoune comme la condition de la femme, l'université et le LMD, etc.