Le couscous ne sera plus disponible dans les étals des pays étrangers puisqu'il n'y aura plus d'exportation de ce produit s'il provient de matières premières subventionnées. Les exportateurs des produits alimentaires issus des céréales importées et subventionnées sont priés depuis quelques jours de mettre fin à leur activité. L'information nous a été conformée hier par Nacereddine Kara Ali, le vice-président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal). C'est un texte initié par le ministère du Commerce qui a édicté cette nouvelle règle s'ajoutant à celles déjà prises par le gouvernement dans le cadre de la régulation du commerce extérieur. Cette mesure n'est pas pour plaire à tout le monde car elle a introduit en même temps une confusion grave. Il y a, en effet, des transformateurs algériens qui importent par leurs propres moyens les matières premières mais qui se trouvent, eux aussi, interdits d'exportation des produits finis. A titre d'exemple, la société SIM se trouve dans ce cas. Ses responsables, à leur tête le président-directeur général, Tayeb Ezraïmi, tentent de démêler l'écheveau pour continuer leurs activités. A l'origine de toute l'affaire, se trouve le comité interministériel chargé de répartir les quotas des céréales à travers les différentes minoteries. C'est ce comité qui a donné l'alerte et qui a saisi le ministère du Commerce. Ainsi, toutes les entreprises qui effectuent leurs achats auprès de l'Office algérien interprofessionnel des céréales ne sont plus autorisées à écouler leurs marchandises à l'étranger. Pour celles qui ont leurs propres filières d'importation, les choses devraient être différentes mais le flou subsiste toujours. Certains gestionnaires de ces sociétés ont déjà pris contact avec l'Anexal pour s'informer des procédures à suivre afin d'éviter cet écueil. Il y a de nombreuses familles algériennes parmi les cinq millions de ressortissants nationaux à l'étranger qui aimeraient bien continuer à déguster du couscous made in Algeria. Il n'y a d'ailleurs pas que les Algériens qui sont friands de ce produit qui est devenu en quelques années le deuxième mets préféré des Français. Mais les nouvelles mesures prises par le gouvernement vont contrarier les clients. Ils seront contraints de consommer des produits issus d'autres marques. Si cette situation perdure, la menace est grande de voir les producteurs algériens perdre leurs parts de marchés au profit de concurrents au moment où le pays peine à trouver des produits aptes à conquérir des consommateurs en dehors de nos frontières. La quasi-totalité de la consommation nationale en céréales est issue de l'importation car la production nationale n'arrive pas à couvrir les besoins locaux. La production céréalière pourrait dépasser les 60 millions de quintaux cette année. Le pays continue pourtant d'importer du blé. L'Oaic a acheté 500.000 tonnes de blé tendre en août dernier. Le coût d'achat ajouté à celui du fret fait que le prix est de 214 dollars/tonne et les chargements devraient avoir lieu en octobre ou en novembre. L'Office algérien a déjà acheté en juin dernier 150.000 tonnes de céréales. Cette mesure a été prise dans la discrétion la plus totale. Mais puisque le gouvernement a osé, pourquoi ne pas exiger aussi la non-exportation des produits dont l'Algérie n'a pas l'autosuffisance. Il s'agit notamment des dattes qui sont actuellement exportées surtout la Deglat Nour alors que l'Algérien moyen ne voit jamais cette variété.