L'Algérie propose aux autres nations d'étudier ensemble le terrorisme islamiste... Un colloque international sur le terrorisme se tiendra à Alger à partir du mois d'octobre prochain. A cette occasion, il sera beaucoup question du «précédent algérien» qui est en fait le thème central de cette rencontre et autour duquel débattront plus de 200 experts de différents horizons. Il sera question de la sphère transnationale du terrorisme et de sa résultante qui vise à nourrir une action exterminatrice permanente. Des stratégies seront proposées. Depuis le 11 septembre 2001, journée maudite parmi d'autres, qui s'est traduite par la destruction intégrale du World Trade Center et a provoqué la mort de milliers de victimes innocentes, le terrorisme islamiste a pris, aux yeux de l'opinion publique mondiale, une dimension qu'il n'avait jamais connue auparavant. La première réaction contre les commanditaires de ces actes barbares eut alors pour conséquence d'affecter profondément l'attitude entretenue jusque-là, par les Etats-Unis d'Amérique à l'égard de l'intégrisme islamiste en général et du terrorisme en particulier en dépit de plusieurs actes terroristes commis ces dernières années par les éléments d'Al-Qaîda contre les intérêts américains en Afrique, notamment. Il a fallu pourtant que les événements du 11 septembre surviennent pour que la Maison-Blanche, jusque-là très engagée à soutenir les taliban contre le peuple afghan avec une complicité financièrement active de l'Arabie Saoudite à peine voilée, opère un revirement de 360 degrés et déclenche une guerre à outrance contre l'armée du mollah Omar qu'Oussama Ben Laden n'a jamais cessé de financer depuis que Riyad et Washington avaient pris la résolution d'isoler les combattants du commandant Massaoud en les contraignant à vivre sur une portion congrue du nord de l'Afghanistan. Depuis le 11 septembre, tout a changé. Tous les pays, occidentaux en particulier, se considérant jusque-là immunisés contre le terrorisme islamiste, durent, contre toute attente, s'empresser de revoir leur copie en commençant par ordonner à leurs services spéciaux de traquer sans relâche les islamistes à travers le monde. L'Amérique ne pouvant être en reste puisque, c'est à partir du 11 septembre 2001, et les dommages qu'il lui a fait subir, qu'elle a finalement décidé d'agir pour comprendre que, désormais, l'ennemi public numéro 1 des pays civilisés n'est autre que l'intégrisme islamiste. Nihiliste et ne visant qu'à détruire, le terrorisme intégriste est bien connu des Algériens puisque depuis environ 11 ans, les chiffres des morts avancés par certaines statistiques, fixent le nombre des victimes en Algérie à près de 100.000. Conséquence, pas un pays au monde n'est à l'abri des attaques d'une nébuleuse qui, au nom d'une interprétation effroyable du Coran, est décidée à attaquer à tout moment et dans n'importe quel endroit du globe et faire mal. C'est, semble-t-il, cet aspect dangereux pour la paix mondiale qui a poussé les Algériens à décider d'organiser un colloque pour échanger avec des spécialistes étrangers des informations et profiter de l'occasion pour débattre du phénomène intégriste vers le 26 octobre 2002. Un grand pas sera ainsi franchi qui permettra aux partenaires étrangers à ce colloque de mesurer avec plus de précision, les souffrances endurées par le peuple algérien durant toute cette période et quel type de frein a entravé son développement et déstabilisé ses institutions tout au long d'une époque, sombre à plus d'un titre, où ses appels pour faire connaître l'objet de tous ses cauchemars ne furent pratiquement jamais entendus. Aujourd'hui, il semble que l'opinion mondiale se soit résolue à manifester ses inquiétudes en exigeant des Etats de ne laisser aucun répit à aucune des organisations terroristes dont la raison d'exister ne vise qu'à détruire le monde en commençant par certains pays musulmans chez qui le dogme originel commence à se frayer un chemin salutaire dans la modernité. L'Algérie, qui se veut également novatrice à ce sujet, invitera bientôt 200 à 250 experts (voir plus haut le colloque d'octobre prochain) spécialisés en matière de terrorisme islamiste pour en parler, mais aussi pour proposer les solutions les mieux adaptées pour le combattre. Et comme pour étudier un phénomène aussi peu saisissable, on a commencé par lui donner un nom qui n'est autre que terrorisme islamiste. Comme on voit, on est loin de l'époque où, pour ne pas froisser les adeptes de cette école satanique, l'ex-Président Liamine Zeroual appelait les terroristes islamistes «mourtazika», mercenaires, au lieu de les appeler de leur vrai nom: terroristes islamistes.