Sur front social en pleine ébullition, les élèves et les patients restent désemparés. Retour à la case départ. Les deux secteurs les plus sensibles du front social, la santé et l'éducation, maintiennent toujours la protesta. En dépit des récentes augmentations de salaires, les enseignants demeurent insatisfaits. Les salaires des enseignants ont été augmentés, faut-il le rappeler, de plus de 8000 dinars pour ceux du primaire à près de 10.000 dinars pour ceux du secondaire. Les enseignants percevront également des rappels résultant de l'application des nouveaux salaires depuis janvier 2008, allant de 225.524 dinars pour le maître d'école primaire à 283.530 dinars pour le professeur d'enseignement secondaire. Ces augmentations ont été annoncées samedi dernier par le biais du ministère de l'Education nationale. «Ils ont gonflé ces soi-disant augmentations à travers la prime de rendement alors que le dossier que nous avions remis à la commission ad hoc contient quatre nouvelles indemnités que le ministère de l'Education nationale a ignoré jusque-là», a fait savoir le président de l'Union nationale des personnels de l'enseignement et de la formation (Unpef), Sadek Dziri dans un entretien téléphonique qu'il a accordé hier à L'Expression. «Cela dit, les deux autres dossiers, à savoir les oeuvres sociales et la médecine du travail n'ont pas été signés jusqu'à présent», poursuit-il. Et d'enchaîner, «donc, comment peut-on dire que le problème est réglé». Sur un autre front, les médecins spécialistes et généralistes de la santé publique gardent toujours leur mouvement de grève ouvert en assurant le service minimum. En dépit des rencontres de conciliation avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, la fin de la crise demeure loin. En effet, la plate-forme des revendications des médecins a été remise sur la table des négociations. Dans la forme, la procédure a été respectée. Quant au fond, beaucoup de chemin reste à faire, selon les protestataires. «Cette rencontre qu'on a eu avec la tutelle a pris l'air d'une prise de contact», regrette le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le Dr Lyès Merabet, contacté hier par nos soins. Il y a lieu de noter que cette prise de contact intervient après trois mois de grève émaillés de rassemblements. En somme, le département ministériel de Saïd Barkat s'est seulement engagé à répondre favorablement aux doléances des médecins sans tenir compte de leurs revendications. «Pour le moment, nous n'avons reçu aucune proposition concrète de la part du ministère», affirme le Dr Merabet. Devant cet état de fait, les praticiens n'excluent pas de recourir, une nouvelle fois, aux rassemblements. C'est ce que laisse entendre l'interlocuteur. Décisive la conférence de presse que les médecins grévistes vont tenir aujourd'hui, samedi, au siège du Snpsp à Alger. Dans cette marée de colère, qu'ils soient élèves ou patients, ils sont tous désemparés. La contestation syndicale se maintient fermement et la solution ne semble pas être pour demain.