La Turquie a arraché de l'Algérie la garantie de lui assurer son approvisionnement gazier au-delà de 2014. Le gaz algérien sera toujours exporté en Turquie après le renouvellement d'un contrat qui lie les deux parties jusqu'en 2014. C'est ce qu'a indiqué jeudi dernier à Alger, le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, à la clôture des travaux de la 9e session de la commission mixte de coopération économique, scientifique et technique entre les deux pays. Le contrat actuel est signé en 1995 pour la livraison de 4 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié par an pendant 20 ans. Le ministre espère que la 10e session de cette commission prévue en Turquie connnaîtra un développement plus important sur ce sujet. Même le ministre d'Etat turc, chargé de la Planification, M.Cedvet Yilmaz, a émis le souhait que les relations économiques de l'Algérie avec son pays se développent davantage. Le ministre de l'Energie a indiqué que Sonatrach est actuellement en discussion avec la société turque Botas pour parvenir au paraphe de cet accord. Sonatrach et une autre société pétrolière, Tpao, signeront un mémorandum d'entente pour l'exploration dans les deux pays et même dans d'autres contrées. Les deux ministres estiment que leurs échanges commerciaux sont faibles. La Turquie figure au 6e rang des clients de l'Algérie avec 2 milliards de dollars, et au 7e rang de ses fournisseurs avec 1,7 milliard de dollars, selon les statistiques des Douanes algériennes. Quelque 200 entreprises turques opèrent actuellement en Algérie, notamment dans les secteurs du BTP, de l'agroalimentaire, du textile et de la sidérurgie. Durant la décennie écoulée, ces entreprises ont investi 300 millions de dollars sous forme d'investissements directs et créé un millier d'emplois. Cette coopération sera renforcée également dans le domaine de la communication à propos duquel un mémorandum d'entente a été signé. Un protocole d'accord de coopération dans le domaine agricole a été, quant à lui, paraphé. D'autres accords sont en négociation dans les domaines de la normalisation, impliquant l'Institut algérien de normalisation et dans celui de la sécurité sociale. Ces informations ont été communiquées par des membres de la délégation algérienne ayant participé aux négociations. Les deux ministres n'ayant fait que de brèves déclarations à la presse sans aborder les détails des entretiens. Le ministre turc a également rencontré les ministres en charge du Commerce, des Relations avec le Parlement, des Transports et de l'Habitat. Ils ont appelé les entreprises turques à s'impliquer dans les domaines de l'agriculture, de l'industrie, de l'hydraulique et du bâtiment. Hasard du calendrier ou pas, c'est lors de la présence des Turcs en Algérie qu'a été faite l'annonce d'un vol régulier Constantine-Istanbul dès la fin de ce mois. Ce seront des vols réguliers bihebdomadaires vers l'aéroport international Atatürk, assurés chaque mardi et jeudi à bord d'un Boeing 737/600 de dernière génération offrant une capacité de 101 places commerciales pour un vol de 2 heures 45. Cette ligne était interrompue après 1990. Les passagers étaient en majorité des colporteurs de cabas, mais il est souhaité que cette donne puisse changer. La délégation algérienne a souligné que le dossier de la circulation des personnes n'a pas été abordé lors de la commission mixte alors que la partie turque souhaite un assouplissement dans l'obtention de visas pour les hommes d'affaires. Ces derniers sont intéressés par les transports maritime et aérien mais pas seulement. Le système bancaire est aussi au centre de leurs intérêts. C'est en tout cas ce qui ressort de la déclaration de M.El Hachemi Djaâboub à l'issue de ses entretiens avec le ministre turc. M.Djaâboub précise que la Turquie soutenait l'Algérie dans sa démarche d'accession à l'Organisation mondiale du commerce. A souligner que les archives font partie des discussions entre les deux pays.