Le Centre culturel français (CCF) amorce sa rentrée. Celle-ci est placée cette année sous le sceau de la correspondance. Un thème qui sera célébré les 26, 27 et 28 septembre. Il s'agit des Nuits de la correspondance... La correspondance, une forme de rapport à l'écrit, la plus quotidienne, la plus populaire. Elle recouvre de surcroît une dimension amplement humaine. C'est Charles Robillard qui est l'exemple vivant de cet amour porté pour l'écriture. Il est, par ailleurs, l'artisan principal, le fou défenseur de cette idée: Les Nuits de la correspondance, car littéralement et «littérairement» mordu des belles lettres et de la langue de Molière... cela «s'entend» ! Ceci dit, chez nous, il n'est pas exclu d'écrire en arabe ou en n'importe quelle langue d'ailleurs. Le principal étant qu'elle provienne du coeur. Ecrire, voilà le mot clef! Initié à Manosque par Argosculture en 1996 (ville située près de Marseille), Les Nuits de la correspondance est un mouvement culturel qui se tiendra simultanément à Alger et ce, pour la première fois, les 26, 27 et 28 septembre. Cette «manifestation pluridisciplinaire» verra le jour à Alger grâce au CCF en partenariat avec le Bastion 23, l'Office Riadh El Feth et la bibliothèque urbaine de Mohammadia. Les Nuits... s'attacheront à mettre en exergue et à valoriser sa thématique en la déclinant de façon inédite et attractive, en se fondant sur ses différentes pratiques (lecture, écriture...) et les multiples formes qu'elle peut revêtir : lectures, spectacles, expositions, rencontres/débat, créations, actions pédagogiques... Cet événement se fera avec la participation de Fayçal Ouaret, Sofiane Hadjadj, Maissa Bey, Marilyne Desbiolles, Bernard Giraudeau, Mahfoud Kaddache, Saïd Bouterfa, Anouar Benmalek, Ali Feraoun, M'hamed Benguettaf et Ahmed Benaïssa. Au programme de ce festival qui met à l'honneur le genre épistolaire, on peut citer des expositions de lettres et de photos de Aude Vincent, un atelier de calligraphie. Il sera en outre installé des chambres d'écriture sur ces trois sites: le Bastion 23, la bibliothèque d'El Mohammadia et l'Oref. S'effectueront notamment des rencontres fructueuses avec des écrivains tels Maissa Bey, Anouar Benmalek et René Fregni. Des cafés littéraires animés tour à tour par Wouaciny Laarej et Abderrahmane Djelfaoui auront également lieu où nous aurons le plaisir d'écouter, de lire des extraits de roman par des écrivains de renom comme Eric Holder, Bernard Giraudeau... Ce dernier nous livrera les tumultueuses confessions de Bernard qui, dans Le Marin à l'ancre écrit à son ami Roland, un paralysé moteur où il lui fait partager pendant des années ses voyages, ses aventures sportives et artistiques... Un des moments forts de cet événement sera incontestablement celui-là car dirigé par une personne que nous connaissons comme acteur d'abord. Un brillant comédien qui troquera ainsi ce statut pour celui d'orateur. Comédien (Des spécialistes à Ridicule en passant par Le Fils préféré) Bernard Giraudeau est également cinéaste (L'autre, Les caprices d'un fleuve) et désormais écrivain. Dans le cadre de ce rendez-vous majeur, B. Giraudeau tentera de nous transmettre l'amour de la lecture par le biais de son livre Le Marin à l'ancre qui s'est déjà vendu à plus de soixante mille exemplaires. De la lecture, il sera aussi question avec ces lettres de Mouloud Feraoun envoyées à Ali Feraoun. Une table ronde autour des lettres de l'Emir Abdelkader sera en outre tenue et animée par l'historien Mahfoud Keddache et Saïd Bouterfa. De la littérature, on passe à l'art lyrique car la musique aussi aura droit de cité. En effet, des concerts de chaâbi viendront égayer l'atmosphère de ces nuits en leur insufflant un cachet fort original. De la musique donc pour accompagner ces douces nuits. Quoi de plus beau, en effet, que de cultiver nos âmes en élevant nos esprits! On ne peut souhaiter mieux..