L'Ecole nationale supérieure vétérinaire (Ensv) et son annexe sise à Belfort, dans la commune d'El Harrach (Alger), sont sur un baril de poudre. En guise de protestation contre le règlement intérieur de l'école, jugé très sévère et insuportable, plus de 500 étudiants ont déclenché une grève illimitée et ce, depuis le dimanche 23 mai dernier. N'ayant pas eu d'écho de la part du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dont ils ont sollicité l'intervention, une trentaine de grévistes ont décidé depuis quatre jours de durcir le ton en entamant une grève de la faim. A noter que trois de ces grévistes de la faim ont été évacués à l'hôpital Zmirli (El Harrach), suite à des évanouissements. Les protestataires ont procédé à cette démarche après avoir épuisé toutes les autres formes de recours pour faire aboutir leurs revendications. Cette nouvelle action vient en réponse au refus de la tutelle de recevoir, avant-hier, des représentants de ces protestataires. C'est ce qu'ont indiqué tous les étudiants rencontrés hier sur place. D'ailleurs, l'on remarque sur le portail de cette école, de nombreuses affiches placardées. L'école reste fermée malgré la décision de la justice, rendue avant-hier par le tribunal administratif près la cour d'Alger ordonnant la réouverture du portail. En outre, les 12 étudiants accusés par la direction de l'Ecole nationale supérieure vétérinaire d'être derrière la grève illimitée sont sommés de quitter les lieux. Devant cet état de fait, une pétition signée par plus de 500 grévistes sera transmise aujourd'hui au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Pour rappel, les étudiants de l'école considérée se plaignent de plusieurs «atteintes aux valeurs morales de l'étudiant» telles que la surcharge des programmes, en particulier celui de la classe sortante (5e année), l'insuffisance des travaux pratiques (TD, TP, cliniques), l'inexistence des sorties pédagogiques et si elles existaient ce serait uniquement pour certains, attestent-ils. Ils protestent également contre l'absence de douches. Ils sont contre le comportement autoritaire de leur directeur causant, ainsi, des atteintes d'ordre psychologique chez l'étudiant. Les grévistes déplorent aussi l'inexistence des activités culturelles et sportives permettant à l'étudiant de décompresser. Ils rejettent l'exclusion injustifiée des étudiants et la non-reconnaissance des justifications, pourtant légitimes dans des cas de maladie, ou de situations sociales exceptionnelles, et enfin des retardataires. Ils regrettent, entre autres, l'interdiction de circuler au sein de l'école pendant la pause-déjeuner, l'interdiction de consultation des copies d'examens, l'exclusion des étudiants des salles d'examen pour des raisons injustifiées ainsi que le refus d'accorder du temps aux étudiants internes pendant les fêtes sacrées (religieuses) ou nationales...Ces grévistes manifestent contre l'absence de procédure de rachat, l'interdiction des recours et aux médecins de l'école de prescrire des justifications aux étudiants malades sans omettre le manque flagrant de matériel dans les laboratoires alors qu'un budget estimé à 1 milliard de centimes est affecté à leur prise en charge, ont-ils indiqué.