«Le budget du film est évalué à 28 milliards. Même si nous ne l'avons pas, nous sommes bien décidés à tourner en février!», a tenu à souligner Mina Chouikh. Du nouveau du côté de la production cinématographique avec L'Andalou du réalisateur algérien Mohamed Chouikh. Avant-hier, la presse était invitée à la cinémathèque d' Alger afin de rencontrer des producteurs espagnols séduits par le projet et qui ont décidé d'apporter leur soutien à ce film historique. Il s'agit de la société Syncro Imagen Producciones représentée respectivement par M.Pedro Del Vas Aquilino, Clenmenta Torroglosa et Bernardo Hernandez Conejero. Enthousiastes, les producteurs espagnols ont fait remarquer qu'ils aimaient beaucoup l'histoire du film d'autant que cela ne relève pas du contemporain, mais plutôt du fait historique tout en faisant remarquer le challenge à accomplir sachant que le tournage aura lieu dans les deux pays, Espagne et Algérie. Notons que c'est la première fois que l'Espagne s'associe avec l'Algérie dans le domaine cinématographique. Pour Pedro Del Vas Aquilino, il n'est pas question d'intervenir sur le scénario du réalisateur mais plutôt sur un plan technique. «On apportera ce qu'on pourra. On sera là pour guider le réalisateur sur les différents lieux de tournage espagnols comme l'Alhambra et Grenade, notamment. La faisabilité de notre collaboration se traduit par comment arriver à mettre cette histoire en images.» Pour sa part, la productrice du film (Acima Film) qui n'est autre que Mina Chouikh, la femme de Mohamed Chouikh, ayant à son actif une longue expérience dans le secteur du 7e art (montage, réalisation de Rachida), fera remarquer que pour des rasions financières, certaines séquences d'intérieur seront tournées en Algérie. Toutefois, s'agissant du casting Mina Chouikh tiendra à souligner que ce dernier sera algéro-espagnol. Les comédiens devant interpréter les rôles de la reine Isabelle de Castille et le roi Ferdinand par exemple, seront incontestablement des Espagnols et ce, pour mieux coller à la réalité. La figuration peut être algérienne. Le tournage nécessitera ainsi 10 semaines entre Tiaret, Alger, Oran et Tlemcen. L'Andalou, pour rappel, a bénéficié de l'aide de l'événement «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» sachant qu'une partie importante du film sera tournée dans cette ville. Cette aide a été octroyée via l'Aarc, (l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel) qui investit beaucoup dans la promotion du cinéma algérien, en particulier, et la culture algérienne, en général. Son dernier film en tant que producteur exécutif fut Hors-la-loi, de Rachid Bouchareb, qui a obtenu beaucoup de succès et en faisant beaucoup parler de lui. En plus du grand directeur photo algérien, Allal Yahiaoui, qui n'est plus à présenter, l'équipe technique qui entamera le tournage au mois de février (le 19), sera mixte et englobera sans doute des techniciens des deux parties, soit des deux nationalités, algérienne et espagnole. Dans le cadre de la coproduction toujours, notons que la production algérienne attend encore la réponse de la Télévision algérienne qui tarde à se manifester. Pour Mina Chouikh, le budget du film L'Andalou est évalué à 28 milliards de centimes. «Ce qui peut paraître énorme ici, mais très bas pour les Espagnols». Car, tient-elle à faire remarquer «les costumes, les scènes de batailles, les décors, les chevaux à eux seuls coûtent très cher». Toutefois, Mina Chouikh et son mari sont décidés à se battre et se lancer ce défi: «On sera obligés de tourner en vidéo puis gonfler en 35 mm. Cependant, même si on n'aura pas les 28 milliards, on fera quand même le film!» Côté distribution, on découvre Mohamed Benbakriti, un comédien du théâtre de Sidi Bel Abbès, qui jouera le rôle principal, à savoir celui de Salim qui, à travers ses pérégrinations chevaleresques, va nous plonger dans notre histoire méconnue, celle de l'arrivée des Andalous et des Turcs en Algérie. Une histoire enseignée pourtant aux Espagnols, mais pas chez nous. Parmi les autres comédiens qui prendront part à cette belle fresque cinématographique, on citera Aïda Gechoud, Hassan Kechach et Bahia Rachedi. Hormis le personnage principal, qui est romancé afin de servir comme fil conducteur pour la suite des événements, tout le reste est bien réel. Cavalcades d'une centaine de chevaux, scènes épiques, voyage et découverte de sites historiques, gageons que ce film sera à la hauteur de l'événement et servira comme document pour connaître ce pan de notre histoire. Préparation oblige, le personnage principal qui monte à cheval et joue d'un instrument prend actuellement des cours de oud pour mieux se perfectionner. Car le cinéma, ce n'est pas un jeu, mais le summum de l'illusion. Il se doit d'être, par conséquent, le reflet parfait de la réalité...