«Si nous sommes arrivés à la Présidence, c'est pour que notre problème soit pris en charge», a déclaré le Dr Yousfi du Snpssp. Comme promis, l'Intersyndicale des professionnels de la santé publique ainsi que le Conseil national de l'ordre des médecins ont été, reçus, hier, à la Présidence. C'est autour de la loi sanitaire, coeur de la contestation, que la rencontre de deux heures a eu lieu. «Nous avons été écoutés», a résumé le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), joint par téléphone. Cette étape est décidée à la suite de la sourde oreille de la tutelle. La rencontre d'hier est perçue comme un grand pas en avant. C'est ce que nous a confirmé notre interlocuteur. «Si nous sommes déjà arrivés à la magistrature du pays, c'est pour que notre problème soit pris en charge en termes de concertation avec les partenaires sociaux», a-t-il souligné. A se fier à ses dires, il était question d'exposer les doléances inhérentes à la méthodologie insuffisante pour ramener la réflexion au niveau escompté, qu'a utilisé le ministre de la Santé quant à la loi sanitaire. Les syndicalistes s'accordent à dire que ce projet a été fait dans la précipitation, sans une réflexion approfondie sur les carences qui existent dans le système de santé en vigueur. Mécontent, comme l'ont été ses amis de lutte, du silence et des incohérences de leur ministre, le Dr Yousfi a affirmé: «Nous sommes optimistes de la suite des négociations». Cet optimisme est lié, enchaîne-t-il, «à la justesse de nos revendications». Parlant de la loi sanitaire, il rappelle que l'Intersyndicale de la santé publique a «toujours dit que ce projet ne pourra être appliqué que par ceux qui sont sur le terrain». Très attendu, le texte devra remplacer la loi sanitaire de 1985, qui se trouve complètement caduque aujourd'hui. La lutte ininterrompue de l'Intersyndicale commence à voir aboutir des solutions concrètes. Ce «concret», le Dr Yousfi affirme l'avoir senti lors de leur réception au Palais d'El Mouradia. Les syndicats de la santé publique ainsi que le Conseil national de l'ordre des médecins, commencent à percevoir le bout de tunnel jusque-là fermé. Par ailleurs, il convient de préciser que le Conseil national du Snpssp, réuni à Alger en session ordinaire les 24 et 25 février, dénonce le retard important dans le traitement du dossier relatif à l'amendement du statut et du régime indemnitaire. Cela «porte préjudice à la santé publique et la couverture sanitaire de la population, ce qui contribue à aggraver le malaise social». Se trouvant dans une situation confuse, le Snpssp, dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction, «interpelle le ministère de la Santé à accélérer la promulgation du statut amendé». Et le syndicat exige, «la promulgation d'un régime indemnitaire qui réponde aux normes, en tenant compte de ce qui a été fait pour les autres secteurs». Une question s'impose: Ould Abbès, sous pression de plus en plus croissante, finira-t-il par répondre aux requêtes de ces spécialistes déterminés à aller au bout de leur action? Continuera-t-il à briller par son silence qui est la «seule réponse» donnée jusqu'à présent à cette élite en colère? Le Snpssp, «dénonce le rejet illégal par la Fonction publique de la demande de la prime d'intéressement mise en conformité avec les trois grades et maintient sa revendication ferme pour le règlement définitif de ce contentieux». Encore une fois, le ministre de la Santé est appelé à s'expliquer. Et convaincre. Le Snpssp revendique aussi «le droit au logement». Une batterie de requêtes auxquelles Ould Abbès répond par des promesses non tenues.