Parmi les derniers à se prononcer sur la révision “partielle et limitée” de la Constitution, le parti Ennahda a tenu, hier, une session extraordinaire de son conseil consultatif. L'importance de cette opération est telle que la décision finale du parti quant à voter pour ou contre le projet nécessite, a souligné son secrétaire général, M. Fateh Rebiai, “une analyse approfondie et de voir les incidences sur le pays et la société”. Cette session devra permettre à Ennahda, selon lui, d'adopter la position la plus idoine “dans l'intérêt du pays et du mouvement politique”, a-t-il déclaré dans son allocution d'ouverture. Evidemment, on ne connaîtra pas sa position, d'autant plus que demeure, d'après lui, la problématique des conséquences de ces amendements sur la société et la vie politique, mais également ses revendications de plus de libertés, avec une attention particulière aux constantes nationales. Et ce sera au conseil consultatif de trancher, selon le principe de la délibération à la majorité. Le parti a d'ailleurs envoyé un courrier en ce sens au président de la République. Le problème, selon Ennahda, n'est pas dans la révision de la loi fondamentale, mais dans ce qu'elle peut induire. Il propose un large débat avec toute la classe politique tout en laissant le peuple exprimer souverainement son choix, une façon sans doute d'exprimer sa préférence pour une révision par référendum populaire. Et en attendant, le conseil consultatif aura à “opter” parmi différents choix, selon M. Rebiai qui s'en remet au verdict de cette instance. On aura, en définitive, compris l'hésitation d'Ennahda à afficher clairement sa position se contenant d'entretenir une position de “ni pour ni contre”. Sinon, comment invoquer le choix souverain du peuple et exprimer sa propre position sur une question urgente. Le timing serré et la programmation pour demain de l'adoption de la nouvelle Constitution par les deux Chambres parlementaires réunies ne permettent pourtant pas de tergiversations. Djilali B.