Une exposition pour célébrer un pont. Un pont culturel entre les deux rives de la Méditerranée, entre l'Italie et les artistes du Maghreb qui se sont retrouvés à étudier, mais aussi à travailler et surtout échanger avec des artistes de la Botte, parfois très célèbres. Ce dialogue des arts, que retrace une “exposition très importante”, selon les termes de Giampaolo Cantini, ambassadeur d'Italie à Alger, visible à partir d'aujourd'hui, au Palais de la culture, est le fruit d'une collaboration entre le Centre culturel italien d'Alger, l'ambassade d'Italie à Alger et le ministère de la Culture algérien. Les amateurs d'art contemporain pourront y admirer une cinquantaine d'œuvres, de tous formats, pour la plupart issues de l'effervescence artistique qui gagna l'Italie mais aussi le reste de l'Europe dans l'après-guerre. Parmi les artistes algériens exposés — parfois pour la première fois en Algérie —, on reconnaîtra les travaux de Abdelkader Haoumer (voir sa Fiancée bédouine de 1968) ou Brahim Achir, qui se sont taillé une jolie réputation en Italie, mais aussi des œuvres tout à fait récentes d'artistes plus jeunes et moins connus comme Hadjira Preure ou Slimane Sakhri. À noter l'exceptionnel MeV, œuvre magnifique de Nadjia Chekoufi qui fait face au spectateur à son entrée dans la salle d'expositions. Côté Italiens, on retrouve des plasticiens comme Valerio de Fillipis, ou les scènes tunisiennes de Moses Levy, etc. L'exposition exprime ainsi “la contamination féconde et réciproque” entre des artistes de l'avant-garde européenne et les motifs emportés avec eux d'artistes venus du sud de la Méditerranée. R. A. “Artistes arabes entre Italie et Maghreb”, à la salle Baya du Palais de la culture (Alger). Entrée libre.