Depuis la mise en place du système d'immigration dit à points, près de 5 000 entreprises britanniques ont sponsorisé l'arrivée de travailleurs étrangers, non originaires de l'UE. De toute évidence, le système australien d'immigration dite à points, mis en application au Royaume-Uni depuis moins d'une année, ne constitue guère un frein à l'arrivée de la main-d'œuvre étrangère. Selon des statistiques des services de l'immigration rendues publiques ces derniers jours, 4 875 entreprises ont fait valoir leur volonté de sponsoriser la venue de travailleurs originaires des pays se trouvant à l'extérieur de l'Union européenne. En vertu du nouveau dispositif, les employeurs désireux de recruter des individus hors des frontières communautaires doivent au préalable être enregistrés auprès des services migratoires et prouver que le marché local de l'emploi ne répond pas à leur demande. “Nous n'accueillerons que les personnes dont nous avons besoin. Les arrivées devront fluctuer suivant les exigences du marché”, affirme Phil Woolas, ministre en charge de l'Immigration. Une liste des zones d'activité enregistrant une pénurie a été diffusée en septembre dernier. Les services figurent en tête des secteurs où la main-d'œuvre étrangère est la bienvenue. Il va sans dire que le système à points s'adresse uniquement à des personnes qualifiées, comme les ingénieurs, les enseignants et le personnel soignant. D'autres conditions d'accès au marché du travail britannique ont été identifiées. Les candidats doivent maîtriser l'usage de la langue anglaise. Leur emploi doit leur garantir un salaire de 24 000 livres par an. Par ailleurs, ils doivent disposer de ressources financières suffisantes, destinées à prendre en charge leurs dépenses à leur arrivée en Grande-Bretagne. Le permis de travail étant temporaire, il n'ouvre pas aux immigrés le droit d'accéder au statut de résident permanent dans le pays. Les titres de séjour sont renouvelables en fonction des besoins des employeurs. Ces derniers sont sommés de respecter la loi sous peine d'encourir des sanctions. Les patrons qui font appel à des travailleurs étrangers illégaux sont les plus exposés. L'année écoulée, un millier d'amendes d'un montant de 10 millions de livres ont été délivrées à des employeurs délictueux. Il est à noter enfin que 38 450 permis de travail ont été délivrés en 2007, hissant le nombre de travailleurs étrangers arrivés au Royaume-Uni depuis 5 ans à 2,5 millions. Au niveau politique, ce rush, bien évidemment, fait grincer les dents des partisans de droite qui y voient une pression supplémentaire sur le marché de l'emploi, déjà largement affecté par la récession. S. L.-K.