Sous l'effet de la crise mondiale et sa conséquence directe sur les cours du pétrole, le gouvernement algérien entend prendre une série de mesures en vue de réduire la facture des importations qui a atteint pour les 11 mois de l'année 2008 plus de 35 milliards de dollars. En 2006, celle-ci était de 21 milliards 400 millions de dollars, soit une augmentation vertigineuse de plus de 14 milliards de dollars en l'espace de deux années seulement. Cette tendance qui inquiète et qui coûte cher, aggravant les flux de la dépendance, a été suffisamment mesurée pour interpeller les pouvoirs publics lesquels viennent de réagir à travers une note signée par le Premier ministre, invitant les acteurs publics de l'économie nationale à œuvrer dans le sens d'une réduction des importations. M. Ouyahia souligne la nécessite de promouvoir le produit et service algériens et ordonne à tous les acteurs concernés de privilégier le made in Algeria, sous certaines conditions dictées par les normes et avantages comparatifs fixés dans une fourchette de 15%. Sur un autre chapitre et en plein cœur de cette facture globale d'importation, il faut relever la gravité des chiffres liés au montant que nous payons pour l'alimentaire. Entre 2006 et 2008, la facture alimentaire a presque doublé, passant de 3 milliards 800 millions de dollars en 2006 à plus de 7 milliards 100 millions de dollars pour les 11 mois de 2008. En clair, que ce soit pour les médicaments, l'alimentation, les matériaux de construction, tous les flux d'importation sont en hausse, mobilisant des enveloppes devises doublant d'année en année sur certains produits. La politique de substitution n'a pas encore réussi à s'installer. Abdelkrim ALEM