La candidate du PT s'en est prise au président de la Commission nationale de surveillance de l'élection présidentielle, qualifiant de “honteux” ses propos sur le déroulement de la campagne électorale. La candidate du Parti des travailleurs à l'élection présidentielle Louisa Hanoune a exprimé, hier, de vives critiques à l'égard de la presse privée, dénonçant “une partialité totale de la majorité des journaux” dans la couverture de la campagne électorale. N'arrivant pas à contenir sa colère contre la presse privée tout en félicitant au passage les médias publics, notamment la radio et la télévision, elle a considéré, lors de la conférence de presse qu'elle a animée au Centre international de presse (CIP), qu'“il n y a que quelques journaux qui ont été objectifs”. Pour le reste, a-t-elle ajouté, “c'est ahurissant”. “Tout le monde a fait la campagne”, s'est-elle emportée tout en se déclarant être victime de sexisme de la part de certains organes qui n'ont, d'après elle, couvert que les activités des autres candidats. Mme Hanoune a, dans le même ordre d'idées, rejeté les résultats des sondages publiés par certains journaux qui ne lui donnent que 9% des voix exprimées, alors qu'en 2004, rappelle-t-elle, elle en avait récolté 10%. “Mais, tout cela n'a pas entravé notre campagne”, a admis la candidate du PT. Lors de son intervention préliminaire à la conférence de presse, Mme Hanoune s'en est également prise au président de la Commission nationale de surveillance de l'élection présidentielle, Mohamed Teguia, en qualifiant de “honteux” ses propos sur le déroulement de la campagne électorale. “Il dit que tout va bien. C'est honteux de dire ça”, a-t-elle déclaré. Karim Tabbou et le FFS ont, eux aussi, pris pour leur grade lors de cette intervention. La secrétaire générale du PT a qualifié les dernières déclarations du premier secrétaire du FFS de “propos orduriers et obscurantistes”. Pour elle, “le FFS est à la dérive”. Mme Hanoune s'est aussi attaquée au FLN dont les militants ont chahuté certaines de ses activités durant la campagne. À propos de sa propre campagne électorale, Mme Hanoune a affirmé que “c'est la première fois qu'on voit un tel engouement”, tout en se déclarant être fières de l'accueil qui lui a été réservé partout là où sa délégation est passée. “Il y a eu une mobilisation sérieuse. Il y a une dynamique qui s'est créée et après le 9 avril rien ne sera plus comme avant”, a-t-elle assuré, précisant que son parti a distribué durant la campagne plus de 2 millions d'exemplaires de son programme électoral. Cette élection rappelle à Louisa Hanoune la présidentielle de 1995. Louant le travail effectué par les militants de sa formation, Louisa Hanoune n'a pas manqué de décocher quelques fléchettes à l'endroit du Président-candidat et de son entourage. “Nous, on n'a pas payé les gens pour coller les affiches”, se défend-elle, avant d'ajouter : “Le programme du Président-candidat parle de la continuité ; quelle continuité ? Celle du parti unique ?”, ironise-telle. H. Saïdani