Dans ce scénario pessimiste, les marchés vont enregistrer une chute de la demande sur le brut. En cas d'aggravation de la situation sanitaire liée à la grippe porcine, il y aurait une baisse de la demande sur le brut susceptible d'affecter les prix du pétrole. Dans ce scénario, l'Opep baisserait sa production pour parer à une chute importante des cours du brut. C'est ce qu'a affirmé à l'ENTV, ce jeudi, Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines. Sur les effets de la crise financière mondiale sur l'Algérie, il a adopté un ton optimiste, s'inscrivant dans la même veine que le discours officiel sur le sujet. “La moyenne des recettes hydrocarbures de 2000 à 2008 s'est établie à 48 milliards de dollars. Les recettes à avril tournent autour de 14 milliards de dollars. Sur l'année, elles se situeraient à 40-45 milliards de dollars. C'est près de la moyenne annuelle.” Le ministre a rappelé que l'Algérie a tourné avec ces entrées et qu'elle pourra donc financer ses investissements publics. Elle dispose de réserves de changes et de ressources accumulées dans le fonds de régulation importantes. La fin de la crise financière est prévue fin 2009, voire en 2010. Les prix du pétrole remonteront donc dans un an, voire deux ans, avec la reprise de l'économie mondiale. À plus court terme, le ministre a observé que les cours actuels suivent l'évolution des principales places boursières dans le monde. Elles ont connu des hausses en raison de signes de reprise, notamment aux Etats-Unis. Cela explique pourquoi les prix du pétrole se maintiennent autour des 50 dollars. Les cours du brut pourraient remonter à 60 dollars à la fin de l'année, a-t-il estimé. On anticipe des cours de 55 dollars en 2010, a-t-il ajouté. Concernant la réunion de l'Opep, prévue fin mai, l'organisation étudiera la situation de l'offre et de la demande, ainsi que l'évolution de la crise avant de prendre une décision. “La stabilisation actuelle du marché est due à l'effort des pays membres de l'Opep. Les non-Opep n'ont pas participé à cet effort”, a-t-il souligné. Deux à trois pays membres ne respectent pas encore leur quota. Ces pays ne peuvent pas le faire, selon le ministre, en raison de leur difficile situation économique. “Il est difficile de décider une baisse de production”, a-t-il rappelé. Sur l'après-pétrole, il a rappelé que le secteur tente de diversifier les revenus de l'Algérie avec le développement des ressources minières, de la pétrochimie. Il a rappelé que la branche met en œuvre une stratégie de développement des énergies renouvelables, citant le solaire et l'éolien. À propos des recrutements dans le Sud, il a affirmé que Sonatrach les effectue en coordination avec les agences de l'emploi rattachées au ministère du Travail. Il a pointé du doigt le manque de main-d'œuvre qualifiée, notamment de cadres techniques, l'imputant à l'inadéquation entre les formations des universités au Sud et les besoins du secteur. Du coup, les sociétés pétrolières et celles de services sont contraintes de recruter, selon lui, du personnel étranger. K. Remouche