Face à des revendications salariales non satisfaites, les travailleurs d'ArcelorMittal Annaba seront en grève pour une durée illimitée à compter d'aujourd'hui. L'arrêt de travail, qui touche tous les secteurs d'activités du complexe depuis les installations de production jusqu'aux points de vente, en passant par les structures de soutien logistique, devrait paralyser cette entité industrielle employant 7 200 travailleurs. Selon le syndicat, le recours à cette mesure extrême qu'est la grève générale et illimitée se justifie par le fait qu'au terme de 4 jours de négociations avec l'employeur, rien de concret n'a été proposé en réponse aux attentes des travailleurs. À ce propos, il est utile de rappeler que les syndicalistes réclament notamment une revalorisation salariale et une majoration des primes accordées en plus de l'amélioration des conditions de travail au sein des différentes unités du site sidérurgique d'El-Hadjar. S'agissant de la question des salaires, la direction s'est montrée intransigeante et a refusé d'aller au-delà du seuil de 10% d'augmentation échelonnée, dont elle s'engage à accorder la moitié immédiatement, c'est-à-dire dès le mois en cours, et la seconde tranche en juillet 2010, mais à la condition expresse que le syndicat accepte la compression de 1 500 postes de travail. Une proposition qualifiée par les représentants des travailleurs de “vente concomitante” en totale contradiction avec l'effort de redressement responsable qu'ils préconisent de leur côté pour préserver l'outil de travail commun. Dans un communiqué que les syndicalistes ont adressé à l'ensemble des employés des unités dépendant de la direction générale d'ArcelorMittal Annaba, il est notamment mentionné un plan de sauvetage, axé essentiellement sur la rationalisation des dépenses ainsi que sur la mise en œuvre de certaines clauses, jusqu'ici occultées, de l'accord de partenariat liant le géant mondial de l'acier à l'Etat algérien. Il s'agit, en substance, du rappel des engagements pris contractuellement par ArcelorMittal dans le domaine des investissements pour la réalisation des objectifs de production conformément au “business plan” qu'il a arrêté. Le porte-parole des travailleurs signataire du communiqué fait surtout allusion à l'aspect création de richesses tels que figurant aux volets maintien et protection de la production, la priorisation des opérateurs économiques algériens et à la création d'emplois en contrepartie d'avantages fiscaux conséquents accordés par l'Etat. Autant d'objectifs qui seraient loin d'être atteints, regrette Smaïn Kouadria en signalant l'état désastreux des installations de production dans lequel se trouvent la cokerie, les hauts-fourneaux et les aciéries, entre autres. M. Kouadria conclut en appelant à la mobilisation de l'ensemble des collectifs derrière leurs représentants syndicaux et en assurant qu'il sera fait usage de tous les moyens légaux pour faire aboutir leurs revendications légitimes.