L'attaque de mercredi, qui semble avoir beaucoup de similitudes avec l'attentat de Bordj Bou-Arréridj, perpétré le 17 juin dernier, y compris dans le choix du jour (mercredi), a été dirigée, selon des sources sécuritaires, par l'“émir” de la zone II, Abou Younès Houdeïfa El- Djound. Le bilan de l'attentat perpétré, mercredi en début d'après-midi, contre un convoi militaire à Damous, dans la wilaya de Tipasa, s'est alourdi. 6 militaires grièvement atteints lors de l'attaque ont succombé à leurs blessures dans la nuit de jeudi à vendredi. Le nombre de morts s'élève désormais à 23 soldats de l'ANP assassinés. L'attentat le plus meurtrier jamais enregistré pendant cette décennie, dans la région de Tipasa, fut perpétré en 2006. Un groupe terroriste armé composé d'une quarantaine d'éléments au moins a fait une incursion, aux environs de 21 heures, dans un camp de vacances situé dans la région de Gouraya. Bilan de l'attaque : 4 gardes communaux et un Patriote assassinés et 4 autres blessés. C'était au mois de juillet. Trois ans plus tard, c'est dans la commune de Damous que la nébuleuse frappe, mais avec plus de précisions car bénéficiant, et ce n'est jamais trop de le dire, de complicité. Un fait qui prend toute son ampleur eu égard à la facilité avec laquelle les terroristes ont réussi à tuer près d'une vingtaine de militaires et subtiliser leurs armes et radiorécepteurs en aussi peu de temps. Ce ne serait d'ailleurs pas la première fois puisque la branche d'Al-Qaïda au Maghreb a déjà utilisé cette même méthode dans de précédents attentats, il y a plus d'un mois, notamment dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Une région qui, pourtant jusque-là, a été épargnée par les affres du terrorisme et seulement considérée comme zone de transit pour les groupes islamistes armés. En effet, un groupe de 50 éléments au moins, conduit par l'“émir” de la zone II, Abdelmoumen Rachid alias Abou Younès Houdeïfa El-Djound, a tendu une embuscade à un convoi de la Gendarmerie nationale sur la RN10, à hauteur de la commune d'El-Mansourah. Les terroristes ont agi avec une précision telle qu'ils ont réussi à assassiner, de sang-froid, 18 gendarmes et 2 civils et se sont emparés des armes de leurs victimes qu'ils ont même dépouillées de leurs tenues. Fait nouveau, et non des moindres, l'attentat de Damous a été perpétré en plein milieu de la journée. En début d'après-midi précisément. Une colonne de véhicules militaires en mission de ravitaillement du campement de Adouyia a été la cible d'une attaque des plus meurtrières. Une première bombe qui explose sera suivie par plusieurs d'autres, avant qu'un déluge de feu nourri par des AK47 ne s'abatte sur les militaires qui ripostent avec énergie. Ils réussiront à mettre hors d'état de nuire plusieurs criminels. On déplore néanmoins la perte d'une vingtaine de soldats de l'Armée nationale populaire, dont certains perdront la vie en cours d'évacuation ou à l'hôpital. Avant de battre en retraite, les terroristes subtiliseront un important lot d'armes et des talkies-walkies appartenant à leurs victimes, en plus d'un camion qui sera complètement carbonisé. L'attaque de mercredi qui semble avoir beaucoup de similitudes avec l'attentat de Bordj Bou-Arréridj, y compris dans le choix du jour (mercredi) a été dirigée, selon des sources sécuritaires, par l'“émir” de la zone II, Abou Younès Houdeïfa El-Djound. Et pour preuve, selon des sources au fait de la situation sécuritaire, la précision avec laquelle l'attentat a été mené, telle une “opération chirurgicale”. Un procédé que les groupes islamistes attribuent justement à HoudeIfa El-Djound. L'autre similitude à mettre en évidence, c'est que Houdeïfa El-Djound a fait appel, comme pour l'attentat de Bordj Bou-Arréridj, à un renfort et pas des moindres pour commettre sa sale besogne. Il s'agit de la phalange dite “les protecteurs de la prédication salafiste”, dirigée par un certain Madani Leslous, alias Aâssem, qui connaît bien la topographie de la région. Un facteur qui a d'ailleurs permis aux terroristes de prendre la fuite après le massacre, non sans avoir subi de graves pertes dans leurs rangs. Au moins 5 éléments ont été éliminés, alors que d'autres ont été sérieusement blessés. Enfin, le choix des régions cibles confirme, à plus d'un titre, les propos tenus récemment par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales au lendemain de l'attentat de Bordj Bou-Arréridj qui avait fait 20 morts, dont 18 gendarmes et 2 civils. “Les derniers attentats ont ciblé des zones d'accalmie pour semer la diversion”, avait-il déclaré. Lynda Nacer