Les dirigeants des principaux pays industrialisés et émergents (G20) se sont mis d'accord, selon un projet de texte, sur deux des principaux sujets de leur sommet aux Etats-Unis : les bonus dans la finance et la nécessité de garder en place les plans de relance. Les dirigeants du G20 se sont mis d'accord sur le principe d'une limitation des primes versées dans les métiers de la finance. Le bonus serait limité à un pourcentage du produit net bancaire s'il est considéré comme une “menace à un niveau de saine capitalisation”, d'après le communiqué en préparation. Le communiqué final devrait aussi endosser les recommandations du Conseil de stabilité financière (FSB) afin de lier la rémunération des banquiers et des acteurs de marché aux performances à long terme, et non à la prise de risque excessive, et suggérer à cette fin un système de versement différé. Citant des extraits d'un projet de communiqué final, un responsable d'un pays du G20, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a précisé hier que les 20 chefs d'Etat et de gouvernement vont s'engager à éviter “tout retrait prématuré des mesures de relance” tant qu'une “reprise durable” n'est pas assurée. Mais la ministre française de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, a déclaré le même jour que “rien n'était encore fait” concernant un accord au sommet du G20 en matière de contrôle et de réglementation du système financier. Sur l'autre sujet tendu des discussions, celui de la répartition des pouvoirs au sein du Fonds monétaire international (FMI), un compromis aurait aussi été trouvé. Les pays du G20 ont accepté de faire passer 5% des droits de vote au FMI des pays développés vers les pays émergents. Les Européens ont donc accepté de “faire un sacrifice”, selon la délégation française présente sur place. Les Européens, surreprésentés au FMI, cèdent en effet une partie de leurs quotes-parts. La mise en place de cette réforme pourrait se faire d'ici 2011. Avant le début des discussions, les pays en développement, menés par la Chine et l'Inde, réclamaient plus de pouvoir au sein de l'organisation. Comme l'a annoncé jeudi soir la Maison-Blanche, le communiqué désignera le G20 comme “principal” forum de coordination économique, sans toutefois annoncer la disparition du G8. Le G20, créé en 1999, rassemblait à l'origine les ministres des Finances et les banquiers centraux des 20 économies les plus importantes de la planète. Ces pays représentent environ 90% du produit intérieur brut mondial (PIB). La crise financière et économique a mis ce groupe en première ligne, et trois sommets rassemblant chefs d'Etat et de gouvernement ont eu lieu en moins d'un an. Le premier s'est déroulé à Washington en novembre 2008, le deuxième à Londres en avril dernier et le troisième se tient depuis jeudi à Pittsburgh. Les prochains devraient se tenir en 2010 au Canada, puis en Corée du Sud. R. E.