La France mène aux Nations Unies l'opposition à une résolution d'inspiration américaine visant à organiser dans les cinq ans un référendum sur l'autodétermination au Sahara occidental, a rapporté vendredi dernier l'agence Reuters dans une dépêche datée des nations unies. Ce projet américain, qui a reçu le soutien d'une majorité des 15 pays membres du conseil de sécurité, est rejeté par le Maroc, qui revendique l'ancienne colonie espagnole, dont le front Polisario lutte depuis près de 30 ans pour obtenir l'indépendance. La France, soutenue au conseil par la Guinée et la Bulgarie, estime que l'on ne peut imposer un tel plan au Maroc contre son gré. “Je suis sûr qu'entre le Maroc et la France, il y a un accord et une vision commune”, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie française, Dominique de Villepin, cité par l'agence marocaine MAP, peu avant un entretien à Rabat avec le ministre des Affaires étrangères marocain, Mohamed Benaïssa. Le Maroc a de son côté répété qu'il ne se laisserait pas imposer ce processus, conçu par l'émissaire spécial des Nations unies, ex-secrétaire d'état américain James Baker. L'Algérie , rappelle-t-on, a pour sa part exprimé son soutien au secrétaire général des Nations Unies et à son représentant personnel James Baker pour leurs efforts en vue de parvenir à une solution juste, rapide et définitive au conflit du Sahara Occidental, solution basée sur le droit à l'autodétermination, sur la responsabilité des nations unies envers le territoire et sur leur doctrine en matière de décolonisation. le premier ministre français Jean-Pierre Raffarin a déclaré vendredi passé, pendant sa visite officielle au Maroc, que, sur le Sahara occidental, paris était "comme toujours très proche des positions marocaines". Interrogé sur cette question épineuse lors d'une conférence de presse, il a précisé que ce dossier avait “fait l'objet des discussions avec le roi (Mohammed VI) et le premier ministre (Driss Jettou)” et que les deux ministres des affaires étrangères en avaient “parlé lors de leurs entretiens bilatéraux”. “La position de la France reste inchangée sur le fond, elle est très claire. Nous avons étudié avec nos amis marocains les modalités de discussion pour que ce dossier puisse être traité de manière positive”, a ajouté M. Raffarin. “Il y a eu un travail important fait par M. Baker. ce que nous souhaitons, c'est que dans le respect des positions de la France, voisines de celles du Maroc, on puisse éviter une situation de blocage dans les discussions à l'ONU”, a-t-il souligné. Rabat rejette les termes du dernier plan proposé par James Baker, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, pour le Sahara Occidental.