Dans l'est du pays, ce dimanche est attendu avec beaucoup d'appréhension par les élèves, les parents d'élèves, les enseignants et les responsables locaux. D'une part, les menaces de représailles du ministère de l'Education nationale, fort d'une décision de justice en référé enlevant le cachet légal à la grève des enseignants, d'autre part, une corporation qui se dit déterminée à défendre sa dignité et non concernée par une autre tentative d'instrumentalisation de la justice pour gérer des conflits sociaux loin des canaux légaux usuels. À Constantine, les dernières heures ont été marquées par des initiatives menées par les parents d'élèves qui appellent les deux parties à plus de sagesse. Ces parents, à travers leurs interventions, jettent dos à dos grévistes et administration. Elles sont aussi marquées par l'ampleur grandissante que vient de prendre le débrayage la fin de la semaine dernière. Une première : une grande partie des employés de la Direction de l'éducation a observé la grève mercredi et jeudi derniers, alors que plusieurs syndicalistes affiliés à des organisations proches de la Centrale ont rejoint les syndicats autonomes. Pour les menaces, selon le coordinateur régional de l'Unpef, plusieurs directeurs d'établissement ont déjà commencé à les mettre à exécution avant même que la justice ne rende son arrêt. Toutefois si la lettre signée par le secrétaire général du ministère de l'Education nationale et envoyée aux directeurs de l'éducation des wilayas use d'un ton menaçant, la radio locale a diffusé durant tout le week-end un appel de la Direction de l'éducation de Constantine, à la teneur modérée, invitant les enseignants, qualifiés des meilleurs qualificatifs, à la reprise du travail pour l'intérêt général. À Skikda, la grève qui paralyse presque tous les établissements scolaires des trois paliers depuis le 24 février dernier commence à inquiéter les parents d'élèves soucieux de l'avenir de la scolarité de leurs enfants particulièrement ceux des classes d'examens. L'association des parents d'élèves de la wilaya a organisé une rencontre avec les responsables des deux syndicats les plus représentatifs qui campent sur la poursuite de la grève à savoir, l'Unpef et le Cnapest pour leur expliquer leur désarroi face au dialogue de sourds qui caractérise d'une part les syndicats, et d'autre part la tutelle alors que les victimes sont les élèves jetés à la rue. Dans un communiqué remis à la presse mercredi dernier, l'association appelle les deux parties à la raison. À Oum El-Bouaghi, on assiste à un autre ton. Le conseil de wilaya élargi de l'Unpef, qui s'est réuni dans l'après-midi de jeudi, a pris la décision de suspendre le mouvement de grève à partir de dimanche. Il invite, dans son communiqué, le bureau national de l'Unpef à tenir une session du conseil national avant dimanche en vue de prendre une décision nationale.