Résumé : Pour vivre pleinement son époque, Yasmina se fait couper les cheveux très courts. Dans le salon de coiffure, une femme lui propose de travailler dans une banque. La jeune femme est tentée… 61eme partie Mouhoub hoche la tête d'un air déçu et Yasmina enchaîne : - Ne suis-je pas belle ainsi ? - Tu es belle Yasmina, mais je te préfère avec les cheveux longs. Elle sourit et vint se serrer contre lui. - Je vais les laisser repousser si c'est ce que tu préfères. Ils dînèrent en discutant de choses et d'autres, puis au dessert Yasmina jugea le moment opportun pour lancer : - J'ai trouvé du travail… Mouhoub lâche son couteau : - Quoi ? Quel travail ? Yasmina sourit. - Calme-toi et laisse-moi terminer. Mouhoub reprend l'orange qu'il était en train d'éplucher et interroge sa femme des yeux. Yasmina lui narre sa rencontre du matin chez la coiffeuse et la proposition qu'elle avait reçue pour travailler dans une banque. Mouhoub devint rouge. Il se lève et se met à arpenter la pièce d'un pas rageur. - Tu dépasses les bornes, Yasmina. Yasmina n'avait jamais vu son mari dans un tel état. Elle garde le silence et le laisse déverser sa colère. - Je te laisse sortir, tu fais des études, tu fais les magasins, tu t'occupes de la maison et tu fais ce que tu veux pratiquement toute la journée. Que veux-tu faire de plus ? Pourquoi veux-tu travailler alors que mon salaire nous suffit amplement ? Yasmina le regarde dans les yeux. - Je veux juste tenter l'expérience et… - Et quoi ? Tu veux aller travailler dans une banque et côtoyer des hommes toute la journée. Je ne vois pas pourquoi tu t'entêtes avec tes idées à m'imposer un style de vie que même les Européens refusent. Mouhoub fulminait. - Je te donne une certaine liberté pour que tu ne te sentes pas opprimée, ni soumise, comme tu ne cesses de le répéter, mais apparemment, tu n'en connais pas les limites. - Mais mon chéri, c'est un plus pour moi… - Rien ! Ni plus, ni moins ! Je ne veux pas que tu ailles travailler. Est-ce bien clair ? Yasmina hoche la tête. Elle débarrasse la table et prépare un thé, puis revint au salon, où Mouhoub lisait son journal. L'homme paraissait plus calme. Yasmina lui tendit son verre de thé et il se met à le siroter à petites gorgées. Elle vint s'asseoir à côté de lui, un ouvrage à la main. Un moment passe, et elle se hasarde : - Je suis désolée, mon chéri, je ne voulais pas te mettre en colère. Mouhoub dépose son journal et la regarde. Elle baisse les yeux et rougit. - Yasmina, je ne voulais pas m'emporter, mais tu m'as poussé à bout. J'ai moi aussi du sang dans les veines, ne l'oublies pas. - Je voulais juste… - Tu voulais travailler pour affirmer ta personnalité. Tu ne cesses de répéter cette phrase à tout bout de champ. Comprends une chose Yasmina : ta personnalité est telle que tu l'as toujours affirmé. Tu as du caractère et des principes, et je suis heureux de constater que tu respectes les qualités qu'on t'a inculquées. C'est grâce à ton éducation et à ton respect pour nos traditions que tu as su gagner mon cœur. Je ne vois pas la nécessité de te laisser côtoyer des hommes à longueur de journée pour gagner deux sous. (À suivre) Y. H.