“Il n'existe pas de conflit sans solution.” C'est autour de cette idée que Lakhdar Brahimi, représentant du FLN à Jakarta dès l'âge de 22 ans, puis successivement secrétaire des Affaires étrangères en Algérie, représentant auprès de la Ligue des Etats arabes, conseiller diplomatique puis ministre des Affaires étrangères, travaillant dès les années 1990 pour l'ONU, résume l'action qu'il a menée depuis l'indépendance du pays. Militant pour la résolution pacifiste des conflits (il est notamment intervenu au Liban, en Irak et en Afghanistan), Lakhdar Brahimi a reçu, le 5 novembre dernier, le Prix spécial du jury de la Fondation Chirac, fondation qui œuvre pour la prévention des conflits dans le monde. C'est au sein même de la Fondation Chirac que Berbère Télévision a rencontré Lakhdar Brahimi pour une interview exclusive au cours de laquelle l'homme, à la fois diplomate et négociateur, nous dévoile sa position sur le problème du Sahara occidental et les difficiles accords entre le Front Polisario et le gouvernement marocain. Il revient sur sa jeunesse militante, ses années étudiantes marquées par la guerre entre la France et l'Algérie, et ses différentes actions au sein de l'Ugema et du FLN, puis de l'ONU. Il dénonce la politique de “guerre globale contre le terrorisme” entreprise par Bush. Le prix qui vient d'être remis à Lakhdar Brahimi récompense l'homme qui, tout au long de sa carrière, a refusé de se soumettre à la fatalité des conflits et a su mettre à profit ce qu'il cite comme étant les trois qualités d'un négociateur : son “pouvoir d'écoute, de patience et d'humilité”.