Le syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) appelle toutes les autres formations syndicales du secteur de l'éducation à tenir des rassemblements réguliers devant le ministère du travail. Cette action a pour but d'obliger les autorités concernées à stopper toutes les “répressions et manipulations” au sein des sections syndicales. “Le ministère de l'éducation vient d'instruire les directeurs des établissements scolaires à interdire tout mouvement syndical”, a fait savoir, Mohamed Salem Sadali, secrétaire général du Satef, lors d'un point de presse tenu hier au siège de la ligue algérienne de la défense des droits de l'homme, à Alger. Le syndicaliste suggère à ses confrères de déposer une plainte au bureau international du travail (BIT). Le syndicat propose, également, de faire de la journée du 1er Mai un carrefour pour toutes les luttes. Pour cela, il appelle tous les mouvements de protestation qui agissent individuellement à les rejoindre et faire corps commun dans la lutte. “Nous devons fédérer toutes les luttes”, explique-t-il. M. Sadali souligne que le comité des chômeurs a déjà lancé un appel pour une action commune le 1er Mai. La rencontre était, aussi, l'occasion pour le syndicat de revenir sur la situation dans laquelle se débat le système éducatif algérien. Il a également apporté un démenti aux déclarations du ministre de l'éducation qui avait affirmé récemment que 70% des élèves des classes de terminale ont eu la moyenne. “Nous connaissons la réalité du terrain mieux que personne et j'atteste que le chiffre donné par le ministre de l'éducation n'est pas vrai. Les chiffres avancés par la tutelle viennent pour maquiller l'échec des réformes entreprises dans le secteur”, dénonce encore le syndicaliste. L'autre préoccupation de M. Sadali concerne la gestion des œuvres sociale. Ainsi, le syndicaliste a tenu à critiquer la gestion actuelle du dossier et s'interroge sur les raisons qui poussent la tutelle à laisser la caisse entre les mains de l'UGTA. “Tout le monde sait que l'UGTA est un syndicat cliniquement mort. De plus, ce sont les cotisations des travailleurs, 3% du salaire. Alors il faut laisser aux travailleurs le choix de voter pour leurs représentants”, souligne-t-il. “Avec le problème des œuvres sociales, la tutelle crée des pôles de fixation pour nous éloigner de la protestation.” D. S.