Résumé : Karima fait appel. Elle obtient la garde des enfants. Elle est heureuse de ne plus avoir affaire à son ex. À ses yeux, Rahim n'est pas son fils. Elle prend ses fils, sans leur dire au revoir. Elle ne veut pas se quereller avec son ex. Une nouvelle vie commence pour eux… 18eme partie -Pourquoi resterais-tu à Alger ? On est ta famille, lui rappelle son père Youcef. Temps qu'on est encore en vie, tu vivras avec nous ! Mais Kamélia n'est pas d'accord. Sa tante était heureuse de les avoir près d'elle. Elle ne la laisse pas s'expliquer. - Mon frère, je suis vieille, la blessure de ma jambe droite lors de la guerre de Libération est toujours aussi vive. J'ai besoin de quelqu'un de jeune, à mes côtés, lui dit-elle. Pourquoi m'en priver ? Je suis ta sœur et je te jure de veiller sur elle, comme la prunelle de mes yeux. Ma retraite et ma pension de moudjahida les mettront hors du besoin ! - C'est trop ! Je ne peux pas accepter ! - Hélas, tu n'as pas le choix mon frère, repars tranquillement chez toi, lui dit Saléha. Kamélia et ses fils resteront avec moi. J'ai besoin de compagnie. Pour une fois que je te demande quelque chose ! Tu ne peux pas me refuser de me les laisser, je te jure de prendre soin d'eux, mais peut-être en doutes-tu ? Youcef est contraint d'abandonner et il leur donne sa bénédiction avant de retourner à Chlef. Kamélia le regarde repartir avec soulagement. Elle ne voulait pas quitter Alger. Son fils Rahim avait besoin de vivre à proximité de l'hôpital et être suivi régulièrement par son cardiologue. En grandissant, il pouvait avoir des complications. Elle refusait de risquer la vie de son fils. Il est certain qu'elle se serait querellée avec son père et qu'elle se serait même retrouvée dans une impasse si sa tante ne le lui avait pas évité, en lui affirmant avoir besoin d'eux. Alors qu'elle les sauvait tout simplement, Kamélia lui en sera reconnaissante. Tenant à se rendre utile, elle se charge de toutes les corvées ménagères, soulageant un peu sa tante. Celle-ci s'occupait de Karim, surveillant ses devoirs, l'emmenant et le ramenant de l'école. Il a un peu plus de huit ans et son visage fermé inquiète Saléha. Elle sent qu'il pense souvent à son père. Ce dernier n'était jamais venu le voir ou l'emmener en week-end. Cela le bouleverse même s'il n'en disait rien. Kamélia et sa tante qui se demandaient comment ramener le sourire au petit garçon, trouvent la solution en discutant avec une voisine qui avait l'intention d'envoyer ses enfants en colonie de vacances. Saléha décide de l'y envoyer pour qu'il change d'air, découvre un nouveau paysage, se fasse de nouveaux copains. Elle voulait qu'il coupe avec le passé. Karim part en colonie de vacances, sans enthousiasme. Saléha lui remet un peu d'argent pour les appeler, pour se payer des cornets de glace. Elles espèrent toutes deux qu'il leur revienne avec de meilleurs sentiments. Pendant son absence, elle en profite pour chercher du travail. Aucune entreprise ne veut d'elle, aucun hammam n'a besoin de masseuse ou de femme de ménage. Rien…Elle rentre bien déçue après ces infructueuses recherches. Sa tante la remarque et un soir, elle l'interroge. - Pourquoi travailler ? Tu n'en as pas besoin ! - Je dois assurer mon avenir et celui de mes enfants, répond Kamélia. En étant indépendante financièrement, je n'aurai plus aucun souci. Sans ta retraite et sans ta pension, tu ne pourrais pas vivre à l'aise et aider les autres. Je dois penser à plus tard ! Saléha ne peut que la comprendre dans ces conditions. Alors elle décide de l'aider à trouver du travail. Des amis n'hésitent pas à vouloir la prendre dans leurs administrations mais Kamélia ne pourra jamais être à la hauteur de leurs attentes parce qu'elle n'avait pas étudié, elle avait seulement fait le primaire et ne pouvait pas remplir un formulaire sans l'aide de sa tante. Ainsi, elle ne refuse pas de devenir agent d'entretien à l'hôpital même où Rahim était suivi. Elle accepte avec le sentiment qu'il n'aurait pu mieux lui arriver, pour elle, pour son fils surtout. En travaillant à l'hôpital, elle allait pouvoir se rapprocher du corps médical et bénéficier de l'aide dont elle aurait besoin en cas d'urgence. Kamélia aurait été la plus heureuse des femmes s'il n'y avait pas eu un incident au sein de son travail. Un incident qui la laissait perplexe et inquiète. Elle ne savait pas que croire ? (À suivre) A. K.