Dans la plupart des affaires liées au rapt, les familles des victimes et l'entourage immédiat sont les premiers à être suspectés, relèvent les enquêteurs. Le reste étant l'œuvre des terroristes à la recherche de ressources financières. Au moment où l'on croyait que le phénomène des enlèvements commençait à s'estomper, voilà que les derniers chiffres avancés par les services de sécurité nous renvoient à une époque où, pratiquement, chaque semaine, deux à trois kidnappings sont signalés à travers plusieurs wilayas du pays. Et la tendance s'aggrave au fur et à mesure ; les criminels profitent de la confusion qui règne pour commettre leur forfait. Selon un rapport récemment établi par la Gendarmerie nationale, ce sont 34 enlèvements recensés au mois d'avril dernier, dont la plupart enregistrés dans les localités du Centre. Un chiffre inquiétant qui interpelle, en premier lieu, les parents et, en second lieu, toute la société qui devra, désormais, s'impliquer davantage pour que la peur change de camp. Et si la plupart des cas ont été élucidés en remontant les filières criminelles, il n'en demeure pas moins que des investigations poussées, notamment sur la base du renseignement et de la dénonciation, ont abouti à l'arrestation de 46 personnes, dont une femme et un… mineur ! La présentation de ces individus devant les juridictions compétentes s'est soldée par l'emprisonnement de 15 prévenus, auteurs de diaboliques et abjects cas, et qui ont vu des enfants, notamment, séquestrés et transformés l'espace d'un rapt, objet de demandes de rançon et autres chantages. En ce sens, relèvent les enquêteurs, les familles des victimes et leur entourage immédiat sont les premiers à être suspectés, sachant que ces derniers se déguisent en terroristes pour commettre leur sale besogne. Autre phénomène aussi menaçant que les enlèvements : le viol et l'atteinte à la pudeur. Selon notre source, les enquêteurs de la GN ont réussi à élucider 112 cas durant la même période. À ce sujet, on relève l'arrestation de 136 personnes, toutes impliquées directement ou indirectement dans le viol et l'atteinte à la pudeur, dont 16 femmes et 26 mineurs. Cela va sans dire que le phénomène d'atteinte aux bonnes mœurs connaît également une nette recrudescence, avec 187 affaires traitées et la mise sous mandat de dépôt de 92 personnes sur les 236 arrêtées, dont 43 femmes et 31 mineurs. C'est dire que la conjoncture que traverse l'Algérie profite aux intentions malsaines quand on sait qu'en un mois, ce sont 5 533 individus qui ont été interpellés, dont 1 523 criminels ont été incarcérés. Il faut aussi noter que les violences contre les personnes demeurent en tête de ce triste hit-parade. En effet, le rapport de la GN révèle que les menaces (104 cas), les coups et blessures volontaires (718 cas), les outrages (37 cas) et les homicides volontaires (20 cas) demeurent toujours élevés, même si les personnes incriminées finissent par être débusquées et présentées devant les tribunaux. Dans le même sillage, les vols (1 260 cas), les violations de domicile (57 cas), l'escroquerie (34) et l'abus de confiance (21), au même titre que la destruction et la dégradation de biens d'autrui (208 cas), effrayent un tant soi peu, et ce, à la lumière des dossiers traités et élucidés par les enquêteurs. C'est que les élites d'intervention (SSI) ont réussi, durant la même période, à démanteler 58 associations de malfaiteurs, composées de 127 individus, dont 2 femmes et 16 mineurs. Au chapitre du crime organisé, on notera 802 affaires constatées dans lesquelles sont impliqués 78 fonctionnaires, 22 étudiants, 25 femmes et 9 mineurs. Au chapitre des saisies, on relèvera les 2,5 tonnes de drogue. La contrebande occupe également un registre aussi important au vu des statistiques révélées par la GN, dont notamment la saisie de 15,8 tonnes de produits alimentaires, 250 000 litres de carburant, dont plus de 100 000 litres récupérés en 3 jours seulement, et près de 140 véhicules et motocycles. Selon les derniers développements de la situation politique, tant en Libye qu'en Tunisie, les contrebandiers s'organisent autrement pour multiplier les opérations de fraude en acheminant des quantités impressionnantes de produits alimentaires et de carburant. En revanche, on relève une nette baisse des étrangers introduits clandestinement sur le sol algérien, avec un total de 162 personnes, dont 67 de nationalité maghrébine. Ce qui dénote du climat d'insécurité qui règne chez les pays voisins et qui poussent des familles entières à s'introduire sur le sol algérien au prix de leur vie.