L'approche du mois de Ramadhan fait déjà trembler les familles qui redoutent, à juste titre, un mois où toute la logique des prix viendra se heurter à la loi des commerçants. Les ménages oranais font face aujourd'hui à de nouvelles épreuves, celle de la mercuriale et les frais de vacances pour les enfants. Un tour aux cinq importants marchés de fruits et légumes de M'dina J'dida, de la Bastille, de Michelet, d'El-Hamri et de Petit-Lac permet de constater de visu une hausse des prix que personne n'arrive à justifier à part les spéculateurs qui étouffent le circuit de commercialisation des produits agricoles. Les communes côtières sont les plus touchées par la hausse des prix avec l'arrivée massive des vacanciers des quatre coins du pays et de nos compatriotes d'outre-mer. Jugez-en : la tomate qui passe de 20 DA à 60 DA/kg, le poivron à 90 DA, les carottes à 25 DA, la pomme de terre à 50 DA, la salade à 60 DA, les courgettes à 80 DA, le melon à 60 DA/kg et l'eau de source à 50 DA la bouteille de 1,5 litre. Une hausse moyenne de 30% à quelques jours seulement du mois de Ramadhan. Quant à la viande, elle est hors de prix quand on sait que le prix d'un kilogramme de viande d'agneau dépasse les 850 DA. La viande blanche varie entre 300 et 450 DA le kilogramme (poulet et dinde) soit une hausse de 60 DA en moyenne. La viande surgelée varie entre 450 et 650 DA/kg mais avec un goût et une qualité dénoncés par de nombreux consommateurs. Le pain, quant à lui, est déjà taxé à 10 DA la baguette au détriment du pauvre consommateur. “Nous subissons la loi des marchands qui imposent leurs prix. Même la qualité des fruits et légumes et à déplorer. Le calibrage et la qualité des produits agricoles ne sont plus respectés. C'est la vente à la bataille”, s'indigne un retraité rencontré au marché de la Bastille. De son côté, le poisson est devenu inaccessible aux petites bourses. La sardine est cédée à 200 DA, voire 300 DA/kg dans les localités d'Oran, de Boufatis, d'Oued Tlélat, d'El-Kerma, d'Es-Sénia et de Aïn El-Turck. Toute cette hausse subite fait plier les familles dont certaines sont obligées de s'endetter pour boucler la fin du mois. “J'ai hypothéqué mes bracelets en or pour faire face aux dépenses qui m'ont saigné à blanc”, avoue une ménagère. La plupart des familles ont opté pour des vacances à la… maison. De petites promenades nocturnes sur le boulevard Front de mer et des cornets de crème glacée constituent l'essentiel des vacances pour des milliers de foyers. Les plus chanceux se sont coupés en quatre pour se “payer” quelques jours de villégiature. “La location pour une semaine d'un F2 situé loin de la plage nous a coûté deux millions de centimes en sus de 1,5 million de centimes pour la nourriture et les sorties aux crèmeries le soir avec les enfants”, affirme un couple avec quatre enfants. De leur côté, les modestes familles se rabattent sur les produits de consommation mêmes périmés alors que d'autres ramassent les fruits et les légumes avariés.