Le port de Béjaïa, labellisé depuis 2010 autoroute de la mer par la Commission européenne des transports dans le cadre du programme euro-méditerranéen Medamos-I, s'apprête à concrétiser les pré-requis inhérents à la mise en œuvre du programme Medamos II, apprend-on auprès de la direction générale de l'Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB). Concrètement, cette nouvelle phase, articulée pour l'essentiel autour de la question du développement durable et des critères de gestion, va se traduire par une assistance de la Commission européenne en matière notamment de développement de l'intégration des transports maritime, routier et ferroviaire. La démarche vise à densifier les connexions maritimes entre Béjaïa et les ports européens (France-Espagne), et à fluidifier le transit du fret depuis le fournisseur jusqu'au client, selon le principe du bout à bout, a expliqué son P-DG, M. Achour Djelloul. Résolument engagée dans cette perspective, la wilaya de Béjaïa projette de réaliser, dès le mois de juillet prochain, sur initiative propre, plusieurs projets visant non seulement à désengorger son infrastructure, mais également à se rapprocher de ses clients, a-t-il confié. Il est question, en effet, de réaliser deux ports secs à Béjaïa, l'un à Iryahène, à la sortie est de la ville, déjà fonctionnel pour le conteneur vide, et l'autre à El-Kseur, à 25 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya. Les deux plate-formes, mises sous tutelle des douanes, sont dédiées à la réception du fret conteneurisé avant son éclatement vers sa destination finale. “En termes plus prosaïques, ce seront des zones d'entreposage”, a expliqué M. Achour qui relève qu'un site a été choisi à Bordj Bou-Arréridj pour permettre la réalisation d'une véritable zone logistique de 20 hectares extensibles. “Il y est prévu la mise en place d'un véritable système de gestion du fret, intégrant une foultitude de fonctions, qui vont bénéficier dans leur mise en œuvre de l'appui de la Commission européenne, attendue pour apporter, par-delà les moyens financiers, son regard expert”, a-t-il ajouté. Le projet, qui sous-tend le développement du rail, tout au moins la ligne ferroviaire entre Béjaïa et Bordj Bou-Arréridj, a déjà accueilli l'assentiment de plusieurs acteurs nationaux, notamment les douanes et la SNTF, a-t-il signalé.