La veille du mois sacré du Ramadhan, la flambée des prix a encore sévi malgré les promesses et les assurances du ministère du Commerce et les appels de l'Ugcaa et de la fédération des consommateurs pour la stabilité des prix. “C'était prévisible. Les promesses du ministère du Commerce n'ont aucune influence sur la loi du marché. Ce n'est pas sorcier. Il s'agit de satisfaire les besoins du marché et des consommateurs", peste un retraité. En effet, un tour aux marchés de la Bastille, de Michelet, de la commune d'El-Kerma et de Hassi Bounif suffit pour se rendre compte de la hausse réelle des prix des fruits et légumes, et surtout des viandes. “La tomate de 20 DA est passée à 50 DA/kg ; les haricots verts sont taxés 150 DA/kg ; les dattes de qualité moyenne 400 DA/kg ; la viande d'agneau à 1 250 DA/kg et le poulet dépasse les 360 DA/kg... La liste des produits touchés par la hausse est longue. C'est un rituel, et chaque année c'est le même discours, où détaillants, grossistes et producteurs se renvoient la balle. Nous subissons l'anarchie du marché", avoue une mère de famille, enseignante de son état, fidèle cliente du marché de la rue des Aurès au centre-ville d'El-Bahia. Pessimiste, un maquignon nous a affirmé que le prix de la viande rouge connaîtra une hausse supplémentaire : “La quantité de viande livrée à l'abattoir est insuffisante. Le nombre de bêtes abattues est loin de satisfaire les besoins du marché. Pourquoi ? Parce que cette année, nous avons enregistré une pluviosité satisfaisante et, du coup, une récolte de céréales importante. Les éleveurs ne sont pas pressés de brader leur bétail. Avec l'Aïd El-Kébir qui approche, vous devinez la suite." Quant à la viande congelée, les professionnels ne semblent pas inquiets. “C'est une aubaine pour la triche de la viande hachée", ironise un jeune chômeur. D'autre part, un grand nombre de boulangers a décidé de consacrer sa production à la chamia et autres gâteaux orientaux au détriment de la baguette de pain. Du coup, la pénurie de baguettes de pain semble inéluctable. “Les boulangers sont dans l'obligation de fabriquer du pain, mais dans les 26 communes de la wilaya d'Oran, qui contrôle qui ?" s'indigne un groupe de consommateurs qui ont assisté sans broncher à la livraison de dizaines de tonnes de semoule à leur boulanger pour le Ramadhan.