Résumé : Bien qu'Ali ait de nombreuses connaissances, il ne réussit pas à lui trouver un poste de biologiste. Aïda propose de chercher à Alger. son père refuse car ses futurs beaux-parents viendront leur rendre visite. Aïda décide d'endormir leur méfiance en attendant... - Mais je ne peux pas te laisser seule, au hammam ! - Je ne cours aucun danger maman, dit la jeune fille sur un ton de la plaisanterie. Tu passeras me récupérer avec papa ! Vois avec lui avant ! Elle ne se fait aucun doute là-dessus, il ne refusera pas cette sortie au hammam. Tant que ce sera pour se faire belle, en honneur à sa future belle-famille, il acceptera. Elle n'est pas surprise quand sa mère vient lui dire qu'il est d'accord. Le lendemain, devant sa mère, elle sort toutes ses affaires de toilette, le sortie de bain, les produits de toilette et tout ce dont elle peut avoir besoin, au point de remplir un sac de voyage. Elle profite d'un court moment où sa mère est sortie de la chambre pour remplacer les serviettes de bain par des vêtements. Elle met au fond du sac ses papiers et l'argent qu'elle avait. - Est-ce que tu es prête ? lui crie sa mère depuis l'escalier. Ton père vient de nous envoyer un taxi... Il nous attend ! - J'arrive ! Aïda descend avec son sac, soulagée de ne pas avoir à supporter le regard de son père et sa suspicion. Le taxi les dépose au hammam du centre-ville. Karima, pour s'assurer qu'on prendra bien soin de sa fille, entre avec elle et la recommande à la propriétaire. Puis elle repart rapidement, il lui reste à commander des gâteaux et à choisir des tenues qui embelliront sa fille. Si elle n'avait pas craint de se chamailler avec elle, elles auraient effectué des achats ensemble. Aïda attend près d'une dizaine de minutes avant de ressortir avec son sac, sous le regard interrogateur de la propriétaire du hammam. Elle l'a vue prendre le téléphone et elle a souri en se rappelant que le leur était en dérangement et que même s'il avait fonctionné personne n'aurait été là pour répondre. Elle se rend à l'arrêt de bus et monte dans le premier qui passe. Elle descend au bord de la route nationale, au niveau de la passerelle. Elle sait que les transporteurs long trajet, font un arrêt ici et elle espère que l'un d'eux passera vite. À sa grande surprise et déception, elle en voit plusieurs défiler sans s'arrêter, même si elle leur a fait un signe. Elle est là depuis plus d'une demi-heure et elle commence à s'impatienter. Elle craint de se faire coincer par un membre de la famille. Elle ne tient pas à rentrer. Alors, elle prend son sac sur l'épaule et décide de faire de l'autostop. Elle garde le pouce levé, plusieurs voitures freinent en la voyant. Aïda hésite et refuse de monter. Elle a vu les regards des conducteurs, brillants pleins d'espoirs. Ils doivent la prendre pour ce qu'elle n'est pas. Elle se voit mal être touchée par l'un d'eux. Ils redémarrent un à un. Elle soupire de soulagement. L'un d'eux lui avait fait un bras d'honneur. Elle se demande ce qu'elle aurait pu faire s'il était descendu s'expliquer avec elle. Heureusement pour elle, il est parti. Elle attend un peu puis lève de nouveau le pouce. Cette fois, c'est un jeune homme visiblement surpris qui stoppe net, près d'elle. - Salam...Vous vous rendez où ? - À Alger, répond-elle. Il lui ouvre la portière, l'invitant à monter. - Vous avez de la chance, c'est aussi ma destination ! Aïda a pris le temps de le regarder, rien de pervers dans le regard. En plus, il a l'air très sympathique. Elle est vite rassurée. Elle n'est pas mal tombée... - je m'appelle Mouloud, dit-il en tendant la main vers elle. - Moi... c'est Karima, répond-elle après une brève hésitation, en pensant à la tête que ferait sa mère lorsqu'elle découvrira qu'elle n'est pas au hammam. - Enchanté, Karima ! Ils échangent une poignée de main puis il démarre. Même si son regard est curieux, il ne pose pas de questions. Il a allumé la radio et trouve le moyen de discuter de l'actualité politique et sécuritaire. De fil en aiguille, Mouloud lui apprend qu'il est ingénieur dans une entreprise privée et qu'il se rend à un séminaire qui durera toute une semaine... Même si le trajet a duré plusieurs heures et qu'ils arrivent au début de la nuit, Aïda est soulagée d'être bien arrivée. Elle a eu la chance d'être tombée sur quelqu'un de bien. Ce dernier, avant de la déposer devant le quartier où habite son amie Nadia, lui écrit son numéro et celui de l'hôtel où il doit séjourner. Aïda le remercie et lui promet de l'appeler. Elle monte chez son amie et frappe à la porte, se demandant comment sa famille allait l'accueillir... (À suivre) A. K.