Les autorités françaises ont expulsé hier un imam tunisien vivant de longue date en France et accusé de prôner le jihad violent, la violence contre les femmes et l'antisémitisme. Mohamed Hammami, 77 ans, était le responsable religieux de la mosquée Omar, dans le centre de Paris. “Lors de ses prêches", indique le ministère français de l'Intérieur, l'imam “a tenu des propos ouvertement hostiles envers les valeurs de la République". “Il a valorisé le jihad violent, proféré des propos antisémites et justifié le recours à la violence et aux châtiments corporels contre les femmes", accuse le ministère. “Nous avons décidé d'être intransigeants à l'égard de tous ceux qui profèrent des discours de haine à l'égard de la République et de nos valeurs et de procéder à l'expulsion de responsables, de militants religieux qui prônent un islam radical", a commenté le ministre de l'Intérieur Manuel Valls à la presse. L'imam, qui a 5 enfants et 19 petits-enfants, avait été accusé en janvier par l'ancien ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, d'avoir tenu “des propos violemment antisémites" et d'avoir appelé “à fouetter, à mort, la femme adultère". L'imam tunisien avait été hospitalisé début février et le 5 mai, ses avoirs avaient été gelés par le ministère de l'Economie, ainsi que ceux de son épouse. Le 15 mai, la commission d'expulsion, dont l'avis n'est que consultatif, avait rendu un avis défavorable à l'expulsion de l'imam, estimant que son “expulsion porterait atteinte à sa vie familiale". Depuis le début de l'année, il a été contrôlé à sept reprises aux frontières et était rentré lundi de Casablanca, au Maroc, selon une source proche du dossier. Fin mars, la France avait fermé ses portes à plusieurs prédicateurs “extrémistes" invités à un rassemblement en région parisienne : l'influent Cheikh sunnite qatari Youssef Qaradaoui, le Palestinien Akrima Sabri, les Saoudiens Ayed Bin Abdallah Al-Qarni et Abdallah Basfar, et l'Egyptien Safwat Al-Hijazi.