Pour elle, ces élections constituent un deuxième examen raté par la nation après celui des législatives du 10 mai dernier. Au lendemain du scrutin des locales, le Parti des travailleurs (PT) revient à la charge pour donner l'estocade aux “cercles mafieux" qui seraient derrière la fraude ayant émaillé ces élections. “Les résultats sont faux ; ils ont subi une falsification totale. Après les législatives du 10 mai dernier, c'est le deuxième examen raté pour la nation", a accusé, hier, Louisa Hanoune, porte-parole du parti, qui impute la fraude à des “cercles mafieux". S'exprimant lors d'une conférence de presse animée au siège du parti, elle pointe du doigt les “cercles mafieux qui ont exercé des contre-ordres opposés à l'orientation du président de la République et du Premier ministre". Selon Mme Hanoune, “c'est un véritable coup de poignard dans le dos du Président et du Premier ministre". Pour étayer ses propos, elle est allée jusqu'à rappeler les (mêmes) “contre-ordres opposés auparavant, en 2001, aux ordres donnés par l'Etat pour ne pas tirer en Kabylie. Et on a fini par tirer !" C'est ainsi qu'elle a tenu à justifier son soutien au président Bouteflika qui, selon elle, n'aurait aucune part de responsabilité dans ce qui vient de se passer lors de ces élections. “Je n'ai aucun doute sur Bouteflika, que je rencontre personnellement, à ce qu'il soit complice dans la fraude. Ni même du Premier ministre, Sellal. Jamais ! Lors de ces élections, ce sont les cercles mafieux qui ont dressé l'armée contre le peuple ; ce sont eux qui ont donné des ordres aux militaires pour voter pour ceux qui entretiennent leurs intérêts", a-t-elle accusé. Et de poursuivre sa diatribe : “Il y a des contradictions majeures au sein de l'Etat ; il y a des ministres et des responsables qui sont dérangés par les orientations du Président." Ceci avant de remettre en cause les déclarations “erronées" de Daho Ould Kablia qu'il a faites à l'occasion de sa conférence d'après-élections. “Encore une fois, je ne doute pas des garanties avancées par le Président et le Premier ministre, mais les réponses du ministre de l'Intérieure étaient irréelles", a-t-elle insisté, allusion faite à ces justifications du vote “impartial" des militaires. Pour autant, Hanoune ne veut pas s'attarder sur les cas de fraude et les différentes méthodes utilisées pour réussir cette “falsification", tant que, dit-elle, les médias les ont suffisamment traités et portés à la connaissance de l'opinion publique. Elle a plutôt dénoncé les “cercles mafieux" qui, selon elle, “ciblaient directement (son) parti". “Oui, le PT constitue la cible de ceux-là qui sont contre les différentes décisions souveraines telles que la LFC 2009, la loi des 49/51 (...), que nous avons défendues et nous défendrons toujours", a-t-elle souligné tout en montrant du doigt le FLN qu'elle accuse d'être le principal artisan de la fraude. Pourquoi le FLN sans Bouteflika, alors qu'il est nommé “président d'honneur" dans les statuts de ce même parti ? Louisa Hanoune soutient que “le président Bouteflika n'a jamais exprimé son appartenance partisane, mais il a parlé de son appartenance politique, celle de défendre l'Algérie". Selon elle, le FLN l'aurait désigné sans son approbation. Partant du soutien au Président, réitéré par Hanoune à chaque occasion qui se présente, le PT approuve-t-il l'idée du quatrième mandat déjà lancée par certaines parties ? “À propos d'un quatrième mandat pour Bouteflika, la position du PT reste principielle : nous sommes contre le principe de la limitation des mandats. Sinon, nous revendiquons la révocabilité de tous les élus, un peu comme ça se fait au Venezuela. Pour Bouteflika, il est le seul habilité à se prononcer s'il veut un quatrième mandat ou pas", a expliqué Hanoune. Par ailleurs, outre le FLN, le parti naissant d'Amara Benyounès n'a pas été épargné par les critiques de la porte-parole du PT qui le qualifie de “nébuleuse" ! Dans la foulée, elle a accusé ces deux partis d'avoir soudoyé des électeurs en leur proposant entre “1 000 et 3 000 DA" à l'entrée des bureaux de vote. F A