La séance consacrée aux entretiens bilatéraux était tellement vide que l'idée de se retirer carrément de la réunion a frôlé l'esprit du premier responsable du Cnapest. Le syndicat agite la menace de grève ! Attendue avec impatience, la rencontre bilatérale Cnapest-ministère de l'Education nationale aura été finalement un non-événement ! Six heures de simples “discussions" sous la présidence du chef de cabinet du MEN, en présence de quelques responsables centraux et du directeur du personnel. Le Cnapest, qui espérait faire avancer les dossiers du secteur en ayant des réponses ou des positions précises sur les doléances soulevées, est revenu bredouille. “Nous regrettons que mis à part les questions prises en compte dans le décret 240/12, aucune avancée n'a été enregistrée dans l'examen des dossiers soulevés. La seule différence entre la date du 16 avril 2012 et aujourd'hui, c'est qu'à la première date, nous étions en grève et aujourd'hui, nous ne le sommes pas et nous espérons ne pas être contraints de faire une autre grève pour arracher une conduite plus sérieuse avec notre syndicat", a estimé le Cnapest. Et de révéler que “ce qui est encore plus désolant, c'est que les réponses du directeur du personnel au MEN étaient très méprisantes. Il se dérobait en renvoyant la balle, tantôt au ministre de tutelle, tantôt à la Fonction publique, au point où les membres du bureau national ont pensé à se retirer de la réunion et demander une nouvelle rencontre avec ceux qui sont habilités à répondre et non ceux qui ont été délégués, mais nous sommes restés par respect au chef de cabinet fraîchement installé et aux engagements du ministre". Cela dit, le début de la rencontre bilatérale s'annonçait pourtant prometteur. Selon le Cnapest, le représentant de la tutelle a salué, dans son introduction, le rôle du Cnapest dans la prise en charge des problèmes socioprofessionnels du secteur par un travail professionnel et des propositions logiques basées sur des études scientifiques, “ce qui fait de ce syndicat un véritable partenaire social". Le même représentant a indiqué que le ministre a donné des instructions pour que désormais, “les réunions soient sanctionnées par des PV officiels et personnalisés pour chaque syndicat et éviter la formule du “copier-coller" utilisée jusque-là". Mieux, “l'administration se doit de répondre sérieusement à chaque demande formulée, ce qui nécessite la non-précipitation pour les réponses qui doivent être consignées dans un PV de réunion signé par les deux parties". Moins d'une semaine après le dépôt des doléances, la tutelle s'est contentée, a regretté le syndicat, de s'engager à prendre en charge le problème des professeurs d'enseignement technique et les ingénieurs qui n'ont pas encore bouclé 10 ans d'ancienneté. Le reste des problèmes n'a toujours pas été solutionné, ce qui contraint le syndicat à agiter la menace de grève. M B