Loualia Boussaâd, pilier du groupe Idurar, a honoré la demande du public qui réclamait plus de rythme en reprenant ses plus beaux titres. Comme il fallait s'y attendre, l'esplanade de la ville de Tin Hinan s'est transformée en un véritable temple de défoulement et de déchaînement lors du concert de musique du groupe targui Chaliali Okha qui s'est produit à nouveau dimanche soir à la faveur de la 2e journée du Festival culturel national de la musique et la chanson amazighes. Okha, au micro, Mohamed à la guitare rythmique, Boubekeur à la basse, Ali, Karim, Mounir au chœur, le groupe, accueilli par un tonnerre d'applaudissements, a été fidèle à sa réputation. Les festivaliers et les convives ont dansé au rythme effréné de leur musique en répétant en chœur les titres les plus célèbres qui ont fait la renommée du groupe. Chaliali Okha, chaleureusement ovationné par la foule, a été époustouflant et s'est distingué avec le répertoire de son dernier album en faisant vibrer le public qui entonnait avec autant de plaisir et de ferveur ses chansons, notamment “Rabia" (chanson sentimentale), “Tintarabine" (village saharien), “Times-delhenet" (l'enfer et le paradis) et “Grazahi Aoua Taguen" (plaire par ce qu'on fait). Inspiré de la musique traditionnelle tamasheq et des sonorités purement amazighes, le groupe, créé en 1997, a fait carton plein avec un public connaisseur et entièrement conquis. À coup sûr, ce rendez-vous restera longtemps gravé dans la mémoire de ceux qui ont eu la chance d'y assister, et par conséquent l'agora de la capitale de l'Ahaggar a été le lieu où il fallait être. “Notre participation à ce festival nous a offert l'occasion de retrouver nos fans et par là- même découvrir la richesse de notre patrimoine musical dans toutes ses variantes. Mais ce qui est important, c'est le public venu des quatre coins du pays pour marquer sa présence en manifestant plus d'intérêt à ce genre d'évènements dont l'objectif est de pérenniser cette culture millénaire", nous a déclaré le créateur du groupe avec un joli sourire aux coins des lèvres. Après le passage très remarqué du jeune artiste targui, Okha, un autre jeune, venu de la vallée du M'zab n'a pas manqué de rééditer l'œuvre de Okha. Ainsi, sous des airs traditionnels mozabite, empreints de touches folkloriques rythmées, l'assistance ne s'est pas sentie “dépaysée" par ce changement de style. Entre le moderne de Okha et le traditionnel d'El Hadj, un point commun réunit les deux styles, la rythmique qui a capté l'attention de la foule. Chansons de fête et d'amour ont dominé le répertoire du jeune Mozabite qui, avec une voix sublime a transposé merveilleusement ses sonorités sur les notes de la percussion emmenait sous ses airs un public “apprivoisé", tantôt vers le sentimental, tantôt vers le rythmé. De son côté, Loualia Boussaâd, pilier du groupe Idurar, n'avait pas le choix devant la prestation des deux artistes mozabite et targui qui ont marqué leur passage. Il lui aura fallu plus de concentration pour capter encore plus le public. À peine installé sur scène, le public commençait déjà à réclamer plus de rythme. Une demande que l'artiste honorera avec ses plus titres. De “D-areqas" à “Sidi Amar Oubelaïd", ou bien “Ilmezyen", telles sont les chansons avec laquelle Loualia Boussaâd venus de la vallée de la Soummam conquérir la ville de Tin Hinan qui s'est montrée accueillante et chaleureuse. Lors de son passage, il aura fallu que les services de l'ordre interviennent pour “calmer" la foule “surexcitée" par la rythmique de l'artiste. Même les officiels conviés à la soirée n'ont pas manqué de danser sous les airs animés de l'artiste. “C'est merveilleux ce que cet artiste a donné pour les jeunes de la région", a déclaré un responsable à la wilaya, qui a précisé que “la ville de Tamanrasset est un véritable carrefour culturel. Ils viennent des quatre coins du pays, et lorsqu'un artiste réunit avec ses chansons toutes les sensibilités musicales de notre pays, cela est merveilleux". “Venir à Tamanrasset était un rêve pour moi", a souligné l'artiste à la fin du spectacle. Et d'ajouter : “Maintenant que je suis venu et que je découvre un public qui aime mes œuvres je n'hésiterai pas à revenir chaque fois que l'occasion se présentera". M. M / R. K