Délaissé par ses locataires et surtout par ceux qui ont à charge de l'entretenir et de veiller sur elle, cette cité implantée en plein centre-ville de Annaba s'enlaidit chaque jour un peu plus. Livré aux aléas du temps, El-Ghazala, l'un des quartiers légendaires, populeux et populaires de la Coquette, perd au fil du temps ses lettres de noblesse. Ainsi, plus de 50 ans après l'indépendance, les locataires de ce quartier en plein centre-ville de Annaba ne cachent pas leur amertume face aux problèmes de tous les jours. “El-Ghazala n'est plus que l'ombre d'elle-même. Négligée par ses habitants et surtout par ceux qui ont à charge de l'entretenir et de veiller sur elle, cette cité s'enlaidit chaque jour un peu plus. À tel point qu'aujourd'hui, beaucoup de natifs ont décidé de s'installer ailleurs..." Ce constat amer est partagé par plusieurs habitants, dont les arrière-grands-pères sont nés et ont grandi en bons citoyens dans la médina. Aujourd'hui, beaucoup d'habitants et de commerçants du vieux quartier El-Ghazala se plaignent de sa détérioration. En dépit de sa proximité avec les beaux quartiers de la partie ouest de Annaba, le cadre de vie de cette cité a atteint des proportions alarmantes, en ce début d'hiver. En effet, la dégradation, autrefois circonscrite aux alentours des commerces et du marché informel, a, en effet, gagné toute la cité. D'ailleurs, les locataires au même titre que les commerçants se disent mécontents de leurs élus qui seraient restés insensibles aux conditions de vie qui leur sont imposées depuis au moins une dizaine d'années. L'hygiène, notamment, y est totalement absente, et les chaussées des rues et ruelles menant aux habitations sont devenues impraticables, en l'absence d'entretien de la part des services communaux, soulignent-ils. “Malgré nos nombreuses doléances, les responsables de l'APC n'ont pas réagi. C'est un quartier datant de l'ère coloniale, et au niveau de certaines rues, les réseaux d'AEP ou d'assainissement sont de ce fait obsolètes. Les avaloirs sont bouchés et aucune action de curage n'a été effectuée, ce qui, en hiver, allait causer des inondations, nous obligeant à fermer nos commerces. Ceci, sans compter les mauvaises odeurs qui se dégagent des ordures ménagères et qui empestent l'atmosphère, une situation favorisant aussi la prolifération des rongeurs et autres insectes", dénoncent les habitants. A cela, il faut ajouter également la situation à la limite de l'insupportable de la chaussée. Ainsi, la voie publique, quant à elle, n'a jamais fait l'objet d'un quelconque entretien. Les routes sont des ornières, obligeant les automobilistes à jouer du volant pour les éviter, quitte à monter sur les trottoirs pour éviter les nids-de-poule... B. B