L'Algérie consomme 5 milliards de litres de lait par an, entre lait cru et recomposé, et importe la moitié de cette quantité, moyennant une facture atteignant le milliard de dollars. Près d'une quinzaine d'exposants, représentant presque l'ensemble de la filière lait, se sont retrouvés au Salon international des produits laitiers qui a ouvert ses portes hier au Palais des expositions d'Oran pour trois jours. En plus de nombreux producteurs de produits dérivés, de centrales laitières, des représentants des services vétérinaires et agricoles participent également à cette manifestation qui va donner, à l'ensemble des acteurs, l'occasion de débattre des enjeux de la filière lait en Algérie. Ainsi, la question de la poudre de lait est sur toutes les lèvres lors de ce salon, au moment où l'on prédit dans l'avenir une hausse des prix, encore plus importante du produit en question ainsi qu'une diminution de sa disponibilité sur les marchés mondiaux, au point où l'on évoque ouvertement les quotas à venir. Pour l'Algérie qui consomme 5 milliards de litres de lait par an, entre lait cru et recomposé, 2,5 milliards de litres sont importés avec une facture atteignant le milliard de dollars. Les subventions et autres soutiens à la filière, mises en place par les pouvoirs publics, permettent aux éleveurs et producteurs de produits laitiers de maintenir leur niveau d'activité dans un marché en constante progression comme le confirment les fournisseurs étrangers de ferments lactiques présents à cette édition du salon d'Oran. Mais, aujourd'hui, l'enjeu est de taille pour cette filière lait qui est restée “déconnectée de l'agriculture", dira un intervenant lors de l'ouverture officielle du salon. Pour les producteurs de produits laitiers, à l'heure actuelle, il est impossible d'assurer leur production sans utiliser la poudre de lait à hauteur de 60 à 70% comme intrant dans la composition des dits produits. Djurdjura Danone avec ses conventions regroupant quelque 1 500 éleveurs n'arrive à un taux d'intégration de lait cru que de l'ordre de 30%. La démarche du président du Comité interprofessionnel du lait souhaite arriver à une autosuffisance en matière de lait par l'irrigation de 200 000 ha de culture fourragère. Et d'expliquer : “Avec un hectare de fourrage irrigué, on peut nourrir 3 vaches. Si aujourd'hui, la production de lait cru est faible, c'est faute de matière première. Les pouvoirs publics et le ministère de l'Agriculture doivent trouver des zones, par exemple dans le Sud, pour dégager ces 200 000 ha de culture fourragère irriguée et nous parviendrons à une autonomie dans 10 ans." Etait présent à ce Salon, le Centre national de l'insémination artificielle et de l'amélioration génétique qui s'inscrit également dans une démarche pour permettre de développer une race locale de vache laitière. Un autre projet évoqué lors de ce salon est celui du programme franco-algérien, Bretagne Algérie qui a pour objectif l'accompagnement des éleveurs et leur mise à niveau aux techniques moderne d'élevage. D. L