Le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef), devenu récemment Association de recherche et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ardef), a célébré la Journée internationale de la femme dans la réflexion, l'échange d'idées et le travail de militance. En effet, l'Ardef, en partenariat avec l'ambassade d'Espagne en Algérie, plus particulièrement son agence de coopération internationale pour le développement (Aecid), a organisé, ce jeudi, à l'Institut espagnol Cervantès d'Alger, un séminaire international pour une meilleure connaissance notamment de l'expérience espagnole en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. Dans leur communication, les représentants ibériques ont fait état de “la reconnaissance", par les pouvoirs publics, du phénomène de la violence à l'égard des femmes et de la prise en charge de ces dernières. À travers la promulgation, en 2004, d'une loi-cadre, la création de “tribunaux spéciaux", celle d'un Observatoire national des droits des femmes et l'établissement d'un budget assez conséquent au début. Tous ont convenu que la loi-cadre a apporté “une amélioration" dans la situation des femmes, dans leur pays, en précisant toutefois que ladite loi prend en charge seulement la violence conjugale, la forme qui semble être la plus connue et qui affecte le plus d'Espagnoles. Tout en déplorant que les autres formes de violences (violence physique, psychologique, sexuelle, en milieu professionnel...) ne rencontrent pas encore le même intérêt en termes de prise en charge, dont la violence à l'égard des femmes migrantes, certains intervenants ont insisté sur “l'importance" de la loi de 2004, surtout dans ses volets de prévention et de protection. C'est le cas notamment de Maria Naredo Molero qui a aussi relevé la nécessité de “veiller à l'application de la loi". De son côté, un médecin légiste espagnol, ayant travaillé au ministère de l'Egalité qui, depuis, “s'est fondu" dans le ministère de la Santé, a plaidé pour “la sensibilisation des hommes" et “la connaissance intégrale et non pas partielle du phénomène de violence, pour faire évoluer la société". “La loi de 2004 oblige à prendre position au plan individuel et à réagir", a-t-il indiqué, avant d'ajouter : “La violence faite aux femmes est distincte, elle est imprégnée de référents culturels." Le spécialiste a, en outre, abordé la tentation, dans certains pays, de vouloir réduire cette violence à “l'espace privé" afin, dira-t-il, que les institutions étatiques ne s'en mêlent pas et pour que “les femmes restent sous contrôle, maintenues dans un statut inférieur". “En Espagne, la loi de 2004 est intégrale, elle a été décrétée dans le but de donner réponse aux violences contre les femmes", a poursuivi l'intervenant, non sans insister sur les autres axes, relatifs à la formation, l'éducation, la prévention et la protection. Par ailleurs, il appuiera la réalisation “d'études et d'enquêtes" sur la violence, d'autant que celles-ci sont déterminantes pour “une vraie connaissance" du problème, pour “ouvrir cette dernière à la société" et afin d'établir “des stratégies de lutte". Le médecin légiste a aussi insisté sur “la promotion de l'égalité", la jugeant comme “une plus value". “La réalité n'est jamais un accident, c'est le résultat d'un processus de ce que nous avons fait ou de ce que nous n'avons pas fait", a-t-il soutenu, avant de conclure : “Nous devons être conscients de la responsabilité partagée des femmes et des hommes." H. A.