Selon des sources concordantes, la wilaya d'Oran envisage d'ouvrir une enquête, et des mesures seraient prises en cas de négligence grave avérée, affirme-t-on. Les pesticides qui ont été utilisés dans les différentes campagnes de désinsectisation dans les communes rurales de la wilaya d'Oran sont-ils périmés et portent-ils atteinte à la santé des citoyens et au rendement agricole ? C'est la question que l'on se pose a fortiori qu'une telle assertion suscite des interrogations de la part des responsables locaux. “S'agit-il d'une simple négligence ou d'un acte délibérément perpétré, surtout que le fait survient au moment de la fécondation et de la procréation des insectes ? Selon des sources concordantes, la wilaya d'Oran envisage d'ouvrir une enquête, et des mesures seraient prises en cas de négligence grave avérée", affirme-t-on. L'utilisation à profusion de pesticides périmés mettrait en danger la santé de milliers de citoyens d'Oran. Dans ce contexte, les médecins spécialistes (dermatologues et pneumologues) avertissent sur le fait que “l'utilisation des pesticides périmés est susceptible de provoquer des cancers, des prurits et d'interminables urticaires de la peau, en sus des complications respiratoires". L'Algérie est un grand consommateur de pesticides : 30 000 tonnes sont “épandues" chaque année. “Les conséquences sanitaires de l'exposition à ces milliers de composants chimiques, par le biais de l'eau et de l'alimentation, sont massives et inquiétantes", avance-t-on encore. Mais le risque est multiplié par quatre si le pesticide employé est périmé ou de mauvaise qualité. En l'absence de chiffres officiels de contamination par les résidus de pesticides périmés, des aliments vendus sur les étals, d'autres données sanitaires sont édifiantes : en 2011, les analyses physico-chimiques réalisées par le Centre algérien du contrôle de la qualité et de l'emballage (CACQE) ont touché 7 675 échantillons alimentaires. 2 419 échantillons sont déclarés non conformes, soit 32 % du total. Un membre de la Chambre de l'agriculture de la wilaya d'Oran appelle à “une mobilisation des pouvoirs publics pour mesurer l'impact des pesticides périmés utilisés inconsciemment ou sciemment par certains exploitants agricoles peu scrupuleux de l'environnement et de la santé du citoyen". Un membre d'une association écologique relève, quant à lui, “les délais à observer avant la récolte des fruits et légumes qui ne sont souvent pas respectés par certains fellahs qui, outre le fait d'utiliser des pesticides désuets, font fi des délais de récolte nécessaires à la plante pour réduire les résidus et permettre la mise sur le marché sans aucun risque pour le consommateur." K. R I