L'ouvrage de 68 pages, publié aux éditions Sakhri, est consacré à la reconstitution des faits précédant le tragique accident survenu le 6 mars 2003 à Tamanrasset, du Boeing 737-200 de la compagnie aérienne nationale, Air Algérie. L'auteur du livre, Ben Blal Mohammed, également réalisateur à la radio locale de l'Ahaggar, est revenu sur les détails que la commission d'enquête engagée par le ministre des Transports d'alors, Abdelmalek Sellal, n'avait pas cités dans son rapport. C'est une manière, pour lui, de présenter le travail d'une profonde investigation menée, à l'idée de rendre un hommage aux 102 victimes qui furent complètement carbonisées lors de ce drame. Laconique, mais non sans émotion, l'auteur a recueilli différents témoignages et appuyé son œuvre par des clichés réels pour parvenir à dessiner le tableau d'une tragédie ineffaçable. Mais aussi pour revenir sur les véritables causes de l'accident, les conséquences de la négligence humaine et les péchés véniels du personnel chargé de l'entretien et de la maintenance des appareils de navigation. L'écrivain relate la chronologie de l'ultime vol DAH 6289. “Au cours du décollage en piste 2 de l'aérodrome de Tamanrasset Aguenar, un bruit sec et sourd fut entendu peu après la rotation. Le moteur gauche tomba en panne. L'avion fait une embardée à gauche et perdit progressivement de la vitesse, décrocha et s'écrasa, train toujours sorti, à environ 1645 mètres du point d'envol, à gauche de l'axe de la piste. L'avion fut entièrement détruit par le choc et l'incendie. La clôture d'enceinte de l'aérodrome fut endommagée sur environ 250 mètres." Le commandant de bord, le copilote, le chef de cabine, trois hôtesses de l'air et 96 passagers ont péri. Le rapport final de la commission indiqua que l'accident résulte de “la perte d'un moteur lors d'une phase critique du vol, de l'absence de rentrée de train après la panne moteur et de la prise de commande par le commandant de bord avant d'avoir entièrement identifié la panne". Cependant, cette conjecture fut entourée de beaucoup d'ambiguïté et fit réagir des experts qui se demandèrent pourquoi les pilotes n'ont pas appliqué la procédure permettant à l'avion de décoller avec un seul moteur sachant qu'entre la phase de décollage et le crash, il y avait eu seulement 25 secondes. C'est peut-être le destin des 102 personnes qui se trouvaient à bord, dont 11 joueurs de l'équipe de football MAT (Mouloudia Adriane de Tamanrasset) et 6 ressortissants étrangers. Le dernier voyage est une litote qui en dit long sur les moments terrifiants vécus peu avant la catastrophe. Ben Blal nous a fait vivre ces moments dans ce livre dont une partie est consacrée à la biographie des victimes et aux prises de vue des épaves de l'aéronef d'Air Algérie. R K