Les experts de l'ONU sont depuis hier à Damas pour répertorier l'arsenal chimique du régime, en vue de sa destruction, conformément à l'accord russo-américain de Genève. C'est la deuxième visite des inspecteurs dans la capitale syrienne depuis deux mois. En août dernier, durant quatre jours d'enquête, ils s'étaient rendus sur les sites de l'emploi d'armes chimiques das la banlieue de Damas. Leur rapport présenté le 16 septembre à l'ONU a conclu à l'utilisation du gaz sarin dans la Ghouta orientale, à une large échelle. Mais les experts n'avaient pas pour mandat de déterminer qui en avait fait usage. L'opposition, Washington, Londres et Paris avaient rendu le régime responsable, ceci avait poussé Washington à menacer Damas d'une action militaire. Le gouvernement syrien, qui a démenti l'usage d'armes chimiques contre son peuple, a accepté, mi-septembre, de confier ses armes chimiques à l'ONU. Bachar Al-Assad a transmis la totalité des informations concernant son arsenal dans les délais prévus, à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, selon l'accord entre Moscou et Washington. Pour la Syrie, au moins deux fournisseurs ont été identifiés : la Grande-Bretagne et l'Allemagne. David Cameron, qui s'est sorti du guêpier syrien grâce au refus de ses parlementaires de le suivre dans sa volonté de punir Bachar Al-Assad aux côtés d'Obama et d'Hollande, est, par ailleurs, sommé de s'expliquer par des ONG et des politiciens sur la vente d'armes chimiques en Syrie. Le député travailliste Thomas Docherty, des Comités des contrôles d'armements - contrôles à l'exportation, devait introduire des questions parlementaires, pour exiger des enquêtes sur l'utilisation de tout matériel chimique exporté vers la Syrie. Londres a en effet exporté des produits chimiques et des gaz neurotoxiques en Syrie 10 mois après que la guerre civile a commencé ! En Allemagne, la chancelière a été mieux inspirée en reconnaissant que son pays a livré des produits chimiques à la Syrie. Alors que le monde se déchirait quant à la réponse à apporter à l'attaque chimique dans la banlieue de Damas, Berlin a reconnu avoir livré à Damas quelque 111 t de produits chimiques susceptibles de servir à fabriquer du gaz sarin. Ce n'est pas simplement qu'Israël possède un important arsenal d'armes chimiques. Il s'en est servi contre les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. Après la deuxième Intifada, il y a eu plusieurs incidents rapportés de soldats israéliens utilisant un "gaz inconnu" contre les Palestiniens, en particulier durant une campagne de six semaines par les forces militaires israéliennes à Gaza, durant l'opération "Plomb endurci". Avant, en juin 2004, Gush Shalom, un groupe pacifiste israélien, a fait connaître un incident dans le village d'Al-Zawiya en Cisjordanie, où 130 patients furent traités pour avoir inhalé du gaz après que l'armée israélienne eut dispersé des manifestations non violentes contre le mur de sécurité israélien. Ce n'étaient pas des gaz lacrymogènes classiques. Contre le Liban durant les assauts militaires de 2006, les preuves contre Israël étaient si claires que Tel-Aviv, après avoir initialement nié les accusations du gouvernement libanais, a dû admettre qu'il avait utilisé des munitions au phosphore, qui causent des brûlures chimiques. Rien de tout cela n'a jamais incité une seule parole de condamnation de la part de Washington ou des alliés européens d'Israël, encore moins un appel à ce qu'Israël se débarrasse de ses armes chimiques, fasse l'objet de sanctions, ou d'une menace d'attaque militaire pour défendre les victimes de la puissance militaire d'Israël. D. B Nom Adresse email