Résumé : Hassen se confie à Camélia... Il avait rencontré sa femme quelques années plus tôt alors qu'il venait d'entamer sa carrière de médecin. Wassila venait de perdre son père, et n'avait plus personne au monde... Il crut alors opportun de la soutenir dans ses moments difficiles. Hassen doit reprendre ses consultations, et fait promettre à Camélia de revenir. La jeune fille hoche la tête : -Tu crois que ce serait une bonne chose pour nous deux ? -Oui, je sens qu'on va devenir les meilleurs amis du monde... Ne me prive donc pas de ton agréable compagnie, Camélia... Ne veux-tu pas connaître la suite de mon histoire ? Elle ne savait quoi lui répondre sur le champ. Mais au fond d'elle-même, et se connaissant, elle savait qu'elle aimerait aller jusqu'au bout... Peut-être que cela allait l'inspirer, et elle pourra entamer son prochain feuilleton en se référant à ce qu'il allait lui narrer. -J'aimerais tout connaître sur toi... Heu... mais si je reviens aussi souvent au cabinet, nos voisins risquent de jaser. -J'allais justement te proposer de nous revoir ailleurs, après les heures de travail par exemple. Elle hésite une minute avant de demander : -Ne crains-tu pas que ta femme nous surprenne ensemble ? -Je peux t'assurer que je ne compte plus pour elle depuis déjà très longtemps. -À ce point ? Il hoche la tête : -Oui à ce point. N'aimerais-tu pas qu'on se rencontre demain quelque part ? Elle hésite encore : -Je trouve que cela va trop vite entre nous... -Pourquoi donc ? Pourquoi attendre ? La vie est si courte, il faut savoir apprécier toutes les occasions qui se présentent sans regrets et sans détours. Il prend une carte de visite et la lui tend. -Tiens... tu as là-dessus mes coordonnées personnelles... Les miennes, pas celles de mon cabinet. Tu pourras m'appeler après avoir réfléchi à ma proposition. J'aimerais tant te revoir. Il tendit la main vers elle et lui caresse tout doucement la joue. Elle fait un pas en arrière. Ce contact la brûlait et elle savait que si elle se laissait aller, elle aura du mal à quitter les lieux. Elle se reprend donc, et s'empresse de répondre : -Je t'appellerais dès que j'aurais un moment de libre... Heu...à très bientôt donc. Elle quitte les lieux sans lui laisser le temps de riposter ou même de lui dire au revoir. Elle sent son cœur battre la chamade, et se hâte de sortir du cabinet pour aspirer une bonne goulée d'air. Il y a à peine une heure, elle se morfondait dans sa solitude et se traitait de tous les noms en pensant à ce feuilleton qu'elle n'arrivait pas à entamer. Elle estime donc qu'elle avait été bien inspirée de se rendre au cabinet de cet homme qui désormais partage ses sentiments. Elle rentre chez elle et s'enferme dans sa chambre où elle se laisse tomber sur son lit tout habillée. Elle repense à Hassen. Il venait de lui raconter sa vie alors qu'il ne la connaissait même pas... Enfin presque pas. Et elle ? Elle était tombée amoureuse de lui au premier regard. Donc ni le temps ni les circonstances, ne pouvaient représenter une barrière contre le sentiment. Hassen avait ressenti la même chose pour elle. Malgré sa première expérience assez amère, si l'on en jugeait par ses dires, il avait lui aussi reçu ce coup de foudre de plein fouet. Mais lui racontait-il la vérité... ? N'avait-il pas inventé tout un scénario juste pour la séduire et profiter de son innocence ? Elle secoue la tête : -Non... Je ne pense pas, se dit-elle. Il est trop intelligent pour se rabaisser à ce point. Cet homme a de sérieux problèmes dans son ménage. Elle était curieuse de connaître la suite des évènements. Si curieuse qu'elle se doutait de ne pouvoir patienter jusqu'au prochain rendez-vous. Elle se rappelle alors sa proposition. Il voulait la revoir loin de son cabinet. Dans un lieu où personne ne les dérangerait... Va-t-elle accepter ? Elle estime que les dés sont jetés maintenant pour pouvoir reculer... Et puis il y a aussi le feuilleton à prévoir et qui doit comporter tous les éléments requis dans cette histoire. Une réalité qu'elle va revivre pour elle-même et pour ses lecteurs. Elle repense encore à Hassen... À sa main sur son épaule, et à sa caresse sur sa joue qui ne l'avait pas laissée indifférente... Il avait d'ailleurs vite deviné les raisons de sa visite deux jours à peine après sa première consultation. Loin de s'offusquer, elle prit plaisir à se remémorer ces instants. Y. H. (À suivre) Nom Adresse email