Résumé : Hassen insiste pour passer le week-end avec Camélia. Il avait fait des centaines de kilomètres pour la rejoindre. Elle lui rappelle qu'elle avait été claire avec lui. Qu'elle ne voulait pas construire son bonheur sur le malheur d'une autre. Mais il ne veut pas en démordre. C'est elle qu'il aime, et son mariage n'était plus que souffrance. Il lance d'un air taquin : -Je suis tombé comme un cheveu dans ta soupe, mais ça en valait la peine... Si tu veux monter dans ta chambre pour te reposer, je vais me retirer dans la mienne moi aussi... Sauf... sauf si tu veux que nous passions le reste de la nuit ici. -Tu n'y penses pas. Je suis exténuée. -Alors va te reposer, nous rediscuterons de tout demain matin. Elle pousse un long soupir avant de se lever : -D'accord. Je t'avertis que j'ai tendance à faire la grasse matinée ces derniers temps... Ne me réveille pas aux aurores s'il te plaît. -Compris... Je te laisserai dormir à ta guise, mais je camperai devant la porte de ta chambre pour être le premier à te dire bonjour. -Si tu continues, je me jetterai par la fenêtre. Il rit : -Heureusement que tu me préviens, je vais prendre une couverture et dormir sous ta fenêtre. Il avait pris un air si sérieux en prononçant la dernière phrase qu'elle se met à rire de bon cœur. Cela suffit Hassen... Je te souhaite une bonne nuit... Il jette un coup d'œil à sa montre avant de répondre : -Dis-moi plutôt bonjour, il est déjà 2h du matin... Elle rit encore : -J'ai l'impression de vivre hors du temps. -C'est le moins que l'on puisse dire... Va te reposer... Nous nous reverrons tout à l'heure. La journée était avancée lorsqu'elle s'étire et ouvre les yeux. Elle se rappelle alors qu'elle avait du travail et se lève pour se préparer et rejoindre l'équipe des reporters qui devaient attendre dans le hall de l'hôtel. Une conférence était prévue vers la mi-journée, et elle ne devait en aucun cas la rater, puisque la plupart des jurys seraient présents, et ils donneront surement un avant-goût des futurs lauréats et des films primés du festival. Elle se rendit à la cafétéria et demanda un café noir et un croissant. La veille, elle avait raté son dîner, et comme elle n'avait presque rien avalé de la journée non plus, elle se sentait un peu faible et pas très en forme. Elle se rappelle de Hassen... Dort-il encore ? Elle le cherche des yeux dans le hall de l'hôtel, mais il n'était en vue nulle part. Elle pousse un soupir de soulagement. Sa présence allait la perturber... Elle n'aimerait pas le revoir avant d'avoir envoyé le premier papier de la journée, à l'issue de la conférence qui allait se tenir dans quelques minutes. Son gobelet à la main, elle se rendit dans la grande salle prévue à cet effet et discuta un moment avec quelques collègues avant de prendre place dans la deuxième rangée des chaises disposées en bataille face à la scène. Elle prend son dictaphone et vérifie qu'il fonctionne, avant de se saisir de son bloc-notes et de rédiger quelques impressions. La conférence débute avec quelques minutes de retard. On avait pris quelques flashs des films sélectionnés pour la dernière compétition, et les participants purent suivre les impressions à chaud des spectateurs et de quelques jurés. Camélia avait déjà une idée sur la sélection finale, mais se garde de relever ce détail et de donner ses opinions avant d'avoir la confirmation des ultimes classements en cours. Il était 14h lorsque la conférence prit fin. Les reporters quittent la salle pour se diriger vers le restaurant. Youcef, le photographe, avait pris quelques clichés et s'empressa de lui demander son avis. Elle lui suggéra de ne rien envoyer avant la fin du festival, car elle pensait faire une rétrospective sur tout ce qui s'était déroulé depuis le début de la manifestation jusqu'au dernier jour. Il acquiesce, et elle lui donne rendez-vous pour 18h. Elle remettait ses affaires dans son cartable, lorsqu'une main se pose sur son épaule. Elle se retourne vivement et reconnut Hassen. -Bonjour Camélia, lui dit-il avec son sourire habituel... J'ai beaucoup apprécié tes interventions. -Tu étais dans la salle ? -Oui, depuis le début de la conférence... Mais je ne voulais pas te déranger. Viens, allons déjeuner. -Je dois remonter dans ma chambre pour déposer mes affaires... -Quelles affaires ? Ah ! Ce cartable... Donne, je vais le porter, comme ça on me prendra pour un journaliste moi aussi. -Tu es aussi collant qu'une sangsue. Elle lui tendit son cartable, puis prend son sac à main et le suit. Avait-elle le choix ? Cet homme avait non seulement le pouvoir de remuer ses sens, mais aussi de s'imposer. -Tu as bien dormi à ce que je vois, tu arbores une mine superbe. -J'étais exténuée... -Nous allons déjeuner, puis je t'emmènerai manger des glaces... (À suivre) Y. H. Nom Adresse email