Résumé : Camélia avait oublié son sac à main sur la table du restaurant et Hassen la rejoint dans sa chambre pour le lui remettre. Il avait trouvé là un signe positif du destin quant à leur relation. La jeune fille est en proie à des sensations inconnues jusque-là. Elle vivra un bonheur infini et se réveillera juste à temps pour se rappeler la clôture du festival... Elle se rappelle le festival et la clôture annoncée à 18h, et se redresse sur son lit. Un bras la retint. Hassen dormait à ses côtés. Tout lui revint en mémoire... Elle se mordit les lèvres et porte une main à sa bouche. Qu'avait-elle fait ? Que faisait cet homme dans son lit ? Il avait ouvert les yeux lui aussi, et la regardait d'un air amusé. Dans un geste de pudeur, elle tire un drap sur elle : -Que... Que fais-tu ici ? Qu'avons-nous fait Hassen ? Il se redresse, et elle ne put qu'admirer les muscles de ses bras et de son torse. Il ébauche un sourire avant de répondre : -Nous n'avons rien fait de mal ma chérie... Nous nous sommes aimés, tout comme les amoureux de ce monde. Elle était encore sous l'emprise des dernières heures qu'elle venait de vivre et ne put que murmurer : -Tu m'as déshonorée... Il sourit encore : -C'était le seul moyen de te prouver mon amour et de t'inciter à m'accepter... Je ne t'ai pas déshonorée. Pour moi, tu es déjà ma femme. Elle se lève et court vers la salle de bains. Le miroir lui renvoie son reflet... Son maquillage avait coulé, et tout son corps la brûlait. Elle s'asperge le visage d'eau fraîche, avant de se décider à prendre rapidement une douche. L'eau coulait sur son corps... Elle passe ses mains dans ses cheveux et ferme les yeux. Elle avait l'impression qu'en se lavant, elle allait effacer toutes les souillures de son corps et de son âme. Elle avait été séduite, et maintenant elle devrait en payer les conséquences. Des larmes coulèrent sur son visage et se mêlèrent sans transition à l'eau et au savon. Lorsqu'elle revint dans la chambre, Hassen n'était plus là. Elle se dit qu'il avait maintenant le dessus sur elle... Il ne lui fera plus jamais une cour assidue. Il n'avait cherché qu'à la séduire et il a réussi. Tel un automate, elle s'habille, puis se sèche les cheveux, avant de repenser à son travail. Il était grand temps de rejoindre l'équipe des reporters avant l'ouverture de la séance finale du festival. Elle vérifie qu'elle avait tous les documents sur elle, puis décroche le téléphone pour avertir son rédacteur en chef qu'elle allait envoyer le soir même son papier de clôture qu'elle rédigera dès qu'elle obtiendra toutes les informations requises pour son élaboration. Elle énumère quelques noms de réalisateurs et d'acteurs susceptibles de décrocher la Palme d'or, ainsi que les titres de certains films. La finale approchait, et la course devenait serrée. Elle n'oublia pas de signaler que Youcef avait pris de belles photos dans la journée, et qu'il allait, lui aussi, finaliser son travail en illustrant ses papiers. Elle venait de raccrocher, lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit. Elle se retourne vivement pour rencontrer le regard de Hassen. Il s'était changé, et venait visiblement de prendre un bain. Il s'approche d'elle et la prend par les épaules : -Camélia, ma chérie. Ne crois pas que j'ai abusé de ta confiance, ou que j'ai profité d'un moment de faiblesse... Je... Ce qui s'est passé entre nous n'est que la preuve de notre amour réciproque. Elle baisse les yeux et il lui relève le menton pour remarquer ses larmes : -Pourquoi pleures-tu ? Nous allons nous marier... Je te promets que tout rentrera dans l'ordre dans quelques jours. Elle renifle et relève la tête : -J'ai cédé à un moment de faiblesse... Je pensais que j'étais bien plus forte... Que je pouvais résister à toutes les tentations. -Nous ne sommes pas des anges... Nous sommes des humains avec tout le lot de nos maux et de nos faiblesses... Je ne voulais pas en arriver là, crois-moi. J'ai laissé mon cœur s'exprimer, et j'ai donné libre cours à ma tendresse... Nous n'avons rien fait de mal Camélia... L'amour est la plus belle chose qui existe au monde. -Tu savais que je ne voulais pas aller plus loin qu'une relation amicale... -Non... Je savais que tu m'aimais... Tu m'aimes Camélia... Il ne sert à rien de le nier. Surtout maintenant... Je... je crois que tu devrais penser à notre prochaine union... Je suis prêt à t'épouser là, tout de suite, si cela peut te rassurer. Elle lève la main : -Tu n'en feras rien... Tu connais mon opinion là-dessus. Je... je ne veux pas faire souffrir une femme et détruire un foyer... -Tu ne feras souffrir personne... La souffrance est devenue une seconde nature dans un foyer qui n'est plus que l'ombre de lui-même... Je ne suis pas un monstre Camélia... J'ai une conscience moi aussi... Mais je sais que tu ne seras pas insensible à Aimed... Lui seul m'a retenu dans un ménage qui battait de l'aile depuis des années. Je vais divorcer, mais je sais que j'obtiendrai aussi le droit de visite... Je te prierais donc d'accepter de recevoir mon enfant de temps à autre à la maison... C'est tout ce que je te demanderai... (À suivre) Y. H. Nom Adresse email