Finalement, le DRS n'enverra pas un liquidateur ou un tireur d'élite pour abattre Amar Saâdani. Le département du général de corps d'armée, Mohamed-Lamine Mediene, a décidé de porter plainte contre Amar Saâdani devant la justice algérienne. Et ce n'est pas contre le putschiste du FLN que le DRS vient de déposer une plainte, mais contre le citoyen Amar Saâdani. Comme tout justiciable, Amar Saâdani devra s'expliquer sur ses propos devant les magistrats algériens pour nous expliquer comment, de son cerveau d'expert en sécurité intérieure, le DRS aurait failli à ses missions ! Il va nous éclairer, probablement, sur les motivations de ces déclarations et répondre devant le parquet de cette légèreté d'insulter les femmes et les hommes qui travaillent au DRS, touchés dans leur honneur. Car c'est d'honneur qu'il s'agit. Ni de politique ni de règlements de comptes ou de luttes des clans. C'est une plainte pour la dignité de ceux qui se sont sacrifiés pour la nation et se sacrifient encore, pour que l'Algérie ne bascule pas dans le chaos. C'est une plainte afin que le travail, ingrat, salvateur et obscur, de soldats, de sous-officiers, d'officiers et d'officiers supérieurs de cette institution et, par ricochet, de leur famille, ne soit pas jeté en pâture par le premier venu, ou parvenu. Saâdani a le droit de s'exprimer. Des gens sont morts pour ça. Mais il n'a certainement pas le droit d'insulter, de diffamer ou de souiller l'intégrité d'un corps constitué, encore moins mettre en doute le dévouement de ses membres à la patrie. Il devra s'expliquer sur ses accusations et ses allégations qui auraient d'ailleurs dû faire réagir le MDN de lui-même, ou la justice algérienne, toujours aussi prompte à s'autosaisir pour des cas nettement plus lourds que celui de Saâdani. Et il ne serait pas inutile de rappeler le message du chef d'état-major de l'ANP lui-même qui avait écrit récemment : "La liberté d'expression n'est pas synonyme d'outrage ou de chantage, mais une responsabilité qui implique objectivité, respect d'autrui, respect des institutions de l'Etat et de sa souveraineté." En somme, tout ce que Saâdani a bafoué dans ses récentes déclarations. Ce dépôt de plainte va, espérons-le, aboutir à une mise en accusation d'un personnage qui n'a, en définitive, que choisi le chemin de l'irresponsabilité. Le DRS a déposé une plainte en tant qu'institution républicaine qui croit à la pérennité des autres institutions. Et si le général Toufik n'a certainement pas besoin d'avocats pour défendre son bilan, le DRS a néanmoins besoin que justice soit faite. Nom Adresse email